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Notre Temps : un nouveau magazine pour les « Consumer Boomers »

Le groupe cible des « 50 ans et plus » ne cesse de croître démographiquement, alors que l’offre en médias thématiques lui étant destinée reste pauvre. Cette brèche a intéressé Faridée Visinand, une spécialiste du marché lecteur qui, après une longue expérience auprès de l’éditeur Ringier Romandie, se lance aujourd’hui en solo.

        

Faridée Visinand, en créant la société FanaVision et en lançant le mensuel Notre Temps, vous voici devenue éditrice. Pourquoi avoir fait le choix de l’indépendance à l’heure où d’importants défis attendent votre ancien employeur ?
J’ai informé Ringier Romandie de mon départ début 2014, car mon contrat stipulait que je devais rester six mois après ma démission. A cette époque, il n’était question ni du rachat du Temps, ni d’un rapprochement avec Axel Springer Suisse.

Seriez-vous restée si vous l’aviez su ?
Non, car mon rêve était de créer ma propre structure et j’avais enfin les moyens de mes ambitions. J’ai donc suivi mon calendrier personnel. Je suis partie en très bons termes avec Ringier Romandie, pour lequel j’ai encore réalisé un mandat après mon départ.

Lancer un magazine print en trois mois : vous commencez fort !
Une analyse du marché m’a confirmé qu’il reste des niches à conquérir pour les médias. C’est ainsi que je me suis intéressée à celle des « 50 et plus ». Ils représentent plus d’un tiers de la population romande ; or, curieusement, il y a peu de titres s’adressant à cette cible. Et puisqu’il est inutile de réinventer la roue, j’ai contacté le groupe Bayard afin de racheter la licence de Notre Temps pour la Suisse.
J’ai créé ma société FanaVision en septembre 2014 et j’ai lancé la première édition au plus vite. C’est ainsi que le premier numéro a été distribué en décembre dernier.

Pourquoi vous êtes-vous intéressée à ce titre ?
Parce qu’il ne vise pas les seniors mais les « Consumer Boomers ». Il s’agit de personnes qui ont certes franchi le cap des 50 ans mais qui sont encore actives professionnellement. Ce qui les caractérise, c’est leur niveau d’éducation (elles font partie de la génération qui a bénéficié de la démocratisation des études), leur bon état de santé (le quatrième âge est encore très loin), leur liberté d’action (leurs enfants ont ou sont en train de quitter le foyer) et leurs revenus (elles sont au sommet de leur carrière ou en train de la quitter). Cette population est à la recherche de sens, de culture, de thèmes liés à la santé et au bien-être. En d’autres termes, ce sont des consommateurs exigeants et curieux. C’est ce que nous avons traduit par le slogan « Vivre bien vivre mieux », une signature qui est adossée uniquement à la version suisse.

Quelle partie de contenu reprenez-vous du titre mère ?
Dans chaque numéro, 50% des articles sont fait maison, mais tous les articles sont adaptés ou du moins ancrés dans la réalité romande ou suisse. Sur le site, nous pouvons puiser dans toutes les archives digitales.

Quels sont vos objectifs chiffrés pour Notre Temps ?
Je vise entre 30.000 et 35.000 abonnés. Une estimation réaliste au regard du millier d’abonnés qui a suivi la première édition. Les ventes au numéro en kiosque ont été également très satisfaisantes. Quant au site, nous comptabilisons déjà 30.000 pages vues en un mois d’existence. Et les annonceurs ont répondu très favorablement. Le démarrage est donc bon… mais il faut rester prudent car le contexte économique est tendu.

Combien de personnes travaillent avec vous sur ce projet ?
Deux journalistes, qui sont les deux co-rédacteurs en chef du titre – Laurence Desbordes (ex rédactrice en chef d’Edelweiss) et Didier Pradervand (ex rédacteur en chef de Montres Passion) – et une assistante de rédaction m’ont rejointe. Deux développeurs nous accompagnent également.

Ce qui nous amène à évoquer vos projets web. Quels sont-ils ?
Je viens du monde de l’écrit et, en m’intéressant au monde digital, j’ai compris que l’approche servicielle est celle qui correspond le mieux à l’esprit de la Toile. C’est ainsi que je suis partie de problèmes du quotidien.
Par exemple, les propriétaires d’animaux sont souvent à la recherche de personnes pouvant héberger ou promener ponctuellement leurs compagnons. Sur le site que je m’apprête à lancer en mars (ndrl : le nom n’a pas encore été arrêté), ils pourront échanger et se rendre des services. Ce sera comme un réseau social spécifique pour propriétaires d’animaux.
Mon second projet est un site de e-commerce classique, où l’on pourra acheter des aliments et tout ce qui concerne les animaux domestiques. Une partie de ce site sera également consacrée à la santé animale avec des conseils en ligne. Je pense pouvoir le mettre en route ce printemps.
Cet été, je lancerai également un site de covoiturage. D’autres projets sont en cours…

[ASIDE]

« Les quinquas d’aujourd’hui sont les trentenaires d’hier »

Le sommaire reflète cette quête d’éclectisme : vie quotidienne, famille, psychologie, travail, partage, santé, mode & beauté, loisir
C’est par ce constat que Laurence Desbordes, co-rédactrice en chef, commence pour présenter l’audience de Notre Temps. « Nous nous adressons à des esthètes, curieux, qui souhaitent se retrouver dans un espace correspondant à leurs envies et à leurs préoccupations, mais qui ne veulent en aucun cas être ghettoïsés en raison de leur âge. Notre mission est donc de leur proposer un mensuel* qui soit à la fois une revue culturelle, un magazine féminin, un « special interest » autour des thèmes du tourisme ou de la cuisine, etc. »

Le sommaire reflète cette quête d’éclectisme : vie quotidienne, famille, psychologie, travail, partage, santé, mode &beauté, loisirs  & arts de vivre. « Notre approche est résumée par notre slogan : « Vivre bien vivre mieux ». Raison pour laquelle nous apportons un soin particulier à l’originalité des sujets et à la qualité des textes et de l’iconographie. »

*11 éditions par an [/ASIDE]

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