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Mediapulse arrête la recherche sur l’audience en ligne en Suisse

La recherche en ligne menée par Mediapulse sur mandat des éditeurs en ligne – qui mesure la pénétration de sites Web et d’apps depuis 2021 – sera abandonnée à la fin de l’année. Le Conseil d’administration de Mediapulse SA a pris cette décision en raison de l’impossibilité d’assurer durablement le financement de ce système de mesure.

En 2020, les principaux éditeurs en ligne suisses (CH Media, Ringier, SSR et TX) avaient chargé Mediapulse de mettre sur pied un système de mesure de la pénétration de sites Web, d’apps et de campagnes publicitaires numériques. Ils s’étaient en outre déclarés prêts à participer à cette nouvelle recherche et à faire mesurer l’ensemble de leurs propres brands et inventaires publicitaires.

Mediapulse a alors conçu et mis en œuvre la nouvelle recherche en ligne en étroite collaboration avec les spécialistes de ses partenaires du marché, publiant les Traffic Data puis les Audience Data des sites Web et des apps respectivement à partir de l’été 2021 et de l’été 2022. Il est toutefois apparu dès la phase de développement que toute une série d’offres en ligne n’étaient pas à même d’honorer leur engagement initial de participation, si bien que le refinancement du système a rapidement été mis sous forte pression.

La situation s’est en outre aggravée à l’été 2023, lorsque le mandat de planification et de mise en œuvre de la recherche sur les campagnes publicitaires en ligne a été annulé. La direction de Mediapulse et les éditeurs suisses ont alors intensément cherché des solutions propres à garantir le financement à moyen terme de la recherche en ligne, mais leurs efforts n’ont pas abouti. C’est pourquoi le Conseil d’administration de Mediapulse a décidé de démanteler le système de recherche et de résilier les contrats clients existants.

Tanja Hackenbruch, CEO de Mediapulse : « Nous regrettons vivement de devoir démanteler une infrastructure de recherche en ligne mise en place à grands frais et en un temps record et de ne plus pouvoir mettre à la disposition des médias en ligne suisses les données relatives à la pénétration et à la structure de l’audience de leurs sites Web et apps. Malgré les gros efforts déployés conjointement avec les éditeurs suisses, nous ne sommes pas parvenus à trouver une solution propre à garantir durablement le financement de cette recherche. »

Étant toutefois donné que les éditeurs et les associations concernées ont entamé ces dernières semaines de nouvelles discussions intensives sur le financement et les méthodes de la recherche en ligne, il n’est pas exclu que la recherche en ligne soit relancée ultérieurement. Mediapulse reste intéressée par le développement d’une solution commune viable pour l’avenir.

L’avis de Cominmag : la Suisse n’a pas de marché ! 
Nouveau coup dur pour les médias, principalement pour la presse écrite, qui a grandement besoin de ces données pour l’étude Total Audience de la REMP, laquelle compile les résultats print + web.

Mais pouvait-il en être autrement ? La recherche média suisse est extrêmement chère, car elle ne concerne que notre pays. Impossible de réaliser des économies d’échelle ! Impossible aussi d’intégrer les études européennes ou mondiales, tant les particularités de notre pays, avec nos trois langues officielles, nous rendent uniques et nous obligent à nous débrouiller seuls.

La décision de Mediapulse doit alerter tous ceux qui plaident pour tout laisser aux mains du privé. En matière de médias, c’est un leurre ! Nous ne sommes pas assez nombreux et ce qui existe en termes d’offre de titres, de programmes télévisés et de radios tient déjà du miracle. Notre île de prospérité se rétrécit et il est à craindre que notre offre médiatique perde en force et en valeur. Ne pas avoir d’études pour confirmer les plans médias signifie que les annonceurs vont continuer à migrer vers les sites des GAFAM… et, au final, nous n’aurons que nos yeux pour pleurer.

Et, si tous les acteurs médias de ce pays avaient été autorisés à commercialiser leurs sites (service public), une solution financière aurait certainement pu être trouvée !

Victoria Marchand

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