Tamedia Advertising a été officiellement lancé

Hier soir, le lancement officiel de Tamedia Advertising à Kunsthaus Zürich a été fêté avec plus de 200 employés et professionnels du secteur de la publicité.

La CEO Jessica Peppel-Schulz, Simon Bärtschi, responsable du journalisme, et Philipp H. Mankowski, futur CEO de Tamedia Advertising, ont annoncé créer le plus grand réseau éditorial privé de Suisse.

Pour rappel, Tamedia Advertising, sera officiellement lancé début 2025. Il s’agit de la réorganisation majeure des opérations publicitaires au sein de Tamedia. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de transformation numérique, visant à consolider et à augmenter les revenus publicitaires en intégrant des équipes de Goldbach, ancien partenaire publicitaire de Tamedia. L’objectif est de rapprocher les opérations publicitaires des principales marques de Tamedia et de mieux exploiter les opportunités offertes par le marché numérique.

Face à la transformation rapide des habitudes de consommation des médias, cette réorganisation est cruciale pour garantir la pérennité des revenus de Tamedia, tout en maintenant un équilibre entre ses offres numériques et imprimées. Les titres phares comme Tages-Anzeiger, 24 Heures et Berner Zeitung restent au centre de cette stratégie. Tamedia Advertising jouera un rôle clé pour soutenir les revenus aux côtés des abonnements numériques, en particulier dans un contexte où le marché de la publicité est en pleine mutation

Philipp Mankowski : « Grâce à notre nouvelle configuration et à la proximité de nos produits, notre objectif est d’inspirer nos partenaires, d’innover avec nous et de placer leurs messages publicitaires encore plus efficacement dans un environnement attrayant et de haute qualité. »

Quel est le volume publicitaire relatif au titres de Tamedia ? 
En 2023, les recettes publicitaires liées à la presse écrite en Suisse ont atteint environ 711 millions de francs, enregistrant une baisse de 3,2 % par rapport à l’année précédente. Cette diminution reflète une tendance générale de recul des investissements dans les médias imprimés, notamment pour la presse quotidienne et régionale, tandis que certaines catégories de presse spécialisée ont connu une légère hausse. Malgré cette baisse, la presse reste l’un des médias importants dans le paysage publicitaire suisse, bien que de plus en plus concurrencé par les formats numériques, qui attirent une part croissante des investissements publicitaires.

La structure des revenus publicitaires de Tamedia repose sur deux piliers principaux : la publicité numérique et la publicité imprimée. Avec la transition vers le numérique, Tamedia a mis en place une nouvelle stratégie visant à renforcer son portefeuille numérique, tout en maintenant des revenus publicitaires significatifs provenant des supports imprimés. Voici les grandes lignes de la structure de ces revenus :

Publicité numérique : Tamedia s’appuie fortement sur la croissance de ses plateformes numériques pour compenser la baisse des revenus des médias traditionnels. La société gère un réseau de sites d’information en ligne, et le digital représente une part de plus en plus importante de ses revenus publicitaires. En 2024, Tamedia comptait environ 188 000 abonnements purement numériques, et la stratégie vise à augmenter cette part.

Publicité imprimée : Bien que les revenus des supports imprimés soient en déclin, ils continuent de générer des revenus substantiels. Le groupe Tamedia maintient ses principaux journaux imprimés, tels que Tages-Anzeiger, 24 heures et BZ Berner Zeitung, qui continuent d’attirer des annonceurs, surtout au niveau local. En 2023, les recettes publicitaires liées à la presse écrite se sont élevées à environ 711 millions de francs suisses.

Publicité locale : Une partie de la publicité imprimée concerne des annonces locales, particulièrement pertinentes pour les journaux régionaux. Ces revenus sont néanmoins en déclin à mesure que les annonceurs locaux se tournent vers des solutions numériques plus ciblées.

En intégrant les équipes publicitaires de Goldbach et en lançant Tamedia Advertising le groupe espère consolider sa position sur le marché publicitaire suisse, en particulier dans le secteur numérique, tout en conservant une base stable de revenus tirés de l’impression.

Pourquoi sortir le print de Goldbach ? 
TX Group est une structure avec des entités propres. Jusqu’à fin 2024, c’est Goldbach qui gère la publicité tv et radio, l’affichage et le DOOH.Le chiffre d’affaires a vu une croissance significative en 2023 et 2024, principalement grâce à l’acquisition de nouveaux segments de marché, comme Clear Channel Suisse. Cette croissance a permis à Goldbach d’augmenter ses revenus, notamment dans la publicité télévisée et radio, ainsi que dans la publicité numérique extérieure. En 2023, Goldbach a bénéficié d’une augmentation notable de ses activités publicitaires, en particulier dans le secteur de la télévision en Suisse romande grâce à de nouveaux inventaires comme ceux du groupe français TF1.

Rencontré lors du dernier rendez-vous Screeforce Romandie, Cominmag a eu l’occasion d’échanger avec le nouveau responsable de Goldbach : Christophe Marty qui a pris ses fonctions en juillet dernier suite au départ du mythique Michi Frank. Interrogé sur la nouvelle segmentation commerciale, il s’est montré très content de cette décision. Compte tenu de ses spécificités et de ses tarifs, la presse est un produit qui a du mal a être vendu avec des supports électroniques ou numériques. Ce responsable est donc persuadé que Goldbach comme Tamedia ont tout intérêt à créer des structures de commercialisation différentes.

Tarifs, calendrier, type de matériel à fournir, tout est incompatible. Les arguments commerciaux divergent tellement qu’au final tout le monde est perdant. Autre avantage à cette séparation, le monde du print doit repartir à la conquête des annonces locales. L’intérêt pour les campagnes nationales a abandonné tout un pan d’annonceurs qui sont parti sur les plateformes Meta ou Google. C’est un énorme chantier qui doit se faire au plus près des titres. Etonnant qu’il fallu tant attendre pour revenir à la situation qui a toujours prévalu.