Keystone-ATS va réduire ses effectifs en Valais
Autre mauvaise nouvelle dans le secteur des médias : l’agence de presse Keystone-ATS annonce à son tour des coupes budgétaires. En Suisse romande, le bureau valaisan sera particulièrement touché par ces mesures d’économie.
Le bureau comprend deux employés qui ont déjà démissionné. En 2025, une seule personne sera embauchée à 80%.
Comment est financée cette agence ?
Les principaux clients de Keystone-ATS sont les médias suisses, tels que les journaux, les chaînes de télévision, les stations de radio et les sites d’information en ligne. Ces entreprises paient des abonnements pour accéder aux services de l’agence, ce qui constitue une source majeure de financement. Les tarifs peuvent varier en fonction de la taille de l’entreprise, du type de contenu utilisé (texte, photo, vidéo) et de l’étendue des services.
Keystone-ATS fournit également des services aux entreprises privées, aux associations et aux institutions publiques, qui paient pour bénéficier de la diffusion de communiqués de presse ou pour l’accès à certaines informations spécialisées. La Confédération suisse accorde une subvention à Keystone-ATS en reconnaissance de son rôle d’intérêt public. Enfin, Keystone-ATS génère des revenus supplémentaires grâce à la vente de photos d’archives, la production de contenus spécifiques à la demande et d’autres services liés à la production et à la diffusion d’informations.
Cet écosystème dépend de la bonne santé de la presse écrite, des clients et de la Confédération. Or, la baisse des revenus publicitaires, qui affaiblit les médias, et les nouvelles habitudes de consommation sont en train d’ébranler tout cet équilibre.
Pour rappel, la dernière étude de l’Université de Zurich, Annuaire – Qualité des médias 2024 (voir article), mettait en avant une perte de diversité des contenus, notamment en raison de la concentration des rédactions (voir éditorial). Le recours à la traduction des articles est en train de changer profondément le contenu de la presse écrite. Comme on le voit dans le graphique ci-dessous, la part des thématiques régionales perd du terrain face aux sujets nationaux et internationaux.
La réduction du bureau valaisan doit être analysée à l’aune de cette tendance. On a longtemps regretté l’absence d’une presse nationale, en raison de notre diversité linguistique. Le marché s’était réjoui avec le titre 20 Minuten/Minutes/Minuti, qui a été le premier à pouvoir offrir des espaces publicitaires nationaux. Le développement des sites Blick et Watson avait également laissé entrevoir un élan vertueux. Or, la réalité est tout autre : les contenus romands sont minoritaires face aux articles alémaniques traduits. Peu à peu, une nouvelle réalité suisse apparaît aux yeux des lecteurs romands, plus conflictuelle et plus compétitive. Cela aura des conséquences politiques… On se réjouit que des chercheurs s’emparent de ce sujet !