Gilles Marchand rejoint le Centre en philanthropie de l’UNIGE
Le Centre en philanthropie de l’Université de Genève (GCP) lancera en mars 2025 l’Initiative Média et Philanthropie (IMP). Dirigé par Gilles Marchand, ancien directeur général de la SSR, ce projet vise à étudier et encourager l’engagement philanthropique dans le domaine des médias, en réponse aux défis profonds que traverse ce secteur. Créé en 2017, en partenariat avec plusieurs fondations philanthropiques majeures de portée internationale, le Centre en philanthropie de l’UNIGE est placé sous la responsabilité du Rectorat.
Dans le contexte de la crise structurelle majeure qui affecte les modèles d’affaires et la confiance dans les médias, la philanthropie joue un rôle important dans le maintien d’un débat public pluraliste, essentiel au bon fonctionnement démocratique. L’Initiative Média et Philanthropie (IMP) du Centre en philanthropie de l’UNIGE a pour ambition d’étudier cette forme d’engagement dans le domaine des médias et de développer des outils et des processus concrets, notamment sur le plan de la gouvernance et des modèles de financement durable, qui répondent aux exigences actuelles. Ce projet s’inscrit dans une démarche collaborative et bénéficie d’un partenariat avec le Pôle Média de HEC Montréal.
Figure bien connue de la scène médiatique suisse, Gilles Marchand dirigera l’IMP dès mars 2025. «Le bon fonctionnement d’une société démocratique repose en grande partie sur la qualité et la diversité des médias. La crise actuelle, tant sur le plan économique que de la confiance, est extrêmement préoccupante. Encourager l’engagement philanthropique dans ce domaine est essentiel, et demande de développer des outils professionnels et efficaces. Je suis très heureux de m’investir dans cet enjeu dès mars prochain, en alliant expertise professionnelle et académique», explique Gilles Marchand.
Gilles Marchand, sociologue de formation, a une expérience de plus de 25 ans dans les médias. Il a débuté sa carrière chez Ringier Romandie en 1998. Après avoir intégré la TSR en 2001, il a piloté la fusion qui a permis la création de la RTS en 2010. Il a été à la tête de la RTS jusqu’en 2016. En 2017, il est nommé directeur général de la SSR et succède à Roger de Weck. Après la fin de son mandat en novembre 2024, il rejoint aujourd’hui l’UNIGE, pour réfléchir à l’avenir des médias et à leurs modes de financement.
Audrey Leuba, rectrice de l’UNIGE et présidente du comité stratégique du GCP, salue le lancement de ce projet qui s’inscrit pleinement dans les objectifs de l’Université. «Apporter des réponses aux défis qui se posent à nos sociétés fait partie des missions de l’Université de Genève. Par son approche pluridisciplinaire et inclusive, sa capacité à être un hub d’innovation ainsi qu’une interface essentielle entre la pratique et la recherche, le GCP est idéalement positionné pour y contribuer».
Philanthropie et médias: un objectif commun
Pour le professeur Henry Peter, directeur du GCP, «il est indéniable que les médias et la philanthropie poursuivent le même objectif: la promotion de la valeur publique, de ce qui est commun entre les membres de la société. Le bon fonctionnement de la démocratie fait partie de cet objectif commun, et dans ce cadre, les médias jouent un rôle crucial, précisément parce qu’ils contribuent, par leur indépendance et leur attachement à la vérification des faits, à la construction d’un débat public ouvert et de qualité. Or, les financements classiques des médias sont menacés. Il est, dès lors, de plus en plus nécessaire qu’ils bénéficient d’un soutien philanthropique. Je suis très heureux que ce projet puisse se concrétiser sous la direction de Gilles Marchand et sous la responsabilité académique du professeur Nicolas Duvoux, tous deux grands connaisseurs de cet environnement».
Le professeur et sociologue Nicolas Duvoux succédera à Henry Peter à la tête du GCP dès janvier 2025. Il est actuellement rattaché à l’Université Paris 8 et déjà membre de l’équipe de gouvernance du GCP. «Cette initiative s’inscrit pleinement dans la mission du Centre, se réjouit-il. Elle contribuera à son rayonnement, ainsi qu’au développement de l’axe de réflexion sur la légitimité démocratique des fondations philanthropiques, en apportant une expertise professionnelle et académique de premier plan sur le secteur clé des médias.»
Une nouvelle voie pour aider les médias
L’économie des médias est fragile et nombreux sont ceux qui souhaitent soutenir des projets journalistiques. Mais pour être viable cette aide doit être prodiguée dans un cadre professionnel avec des mécanismes de gouvernance qui protègent l’indépendance des rédactions soutenues. Cette initiative qui mélangera des expertises professionnelles et accadémique doit être saluée. C’est une étape dans la bonne direction.
