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#Interview – Le site de Watson s’offre un lifting

Comme les maquettes des journaux, le design des sites et des applications doivent être régulièrement adaptés aux tendances graphiques et aux nouvelles habitudes de consommation, l’occasion d’échanger – en français !- avec Maurice Thiriet, le directeur éditorial de Watson.

Cominmag: Un changement de design ce n’est pas anodin, cela mobilise du personnel et des ressources. Le faites-vous parce que vos audiences sont stables et que vous avez besoin d’un « booster » pour toucher un nouveau public ?
MT : Fidéliser nos audiences et séduire de nouveaux lecteurs est un travail au quotidien. Aucun effort n’est toutefois vain, raison pour laquelle nous allons également lancer une nouvelle campagne image ce printemps.

Votre marge de progression se situe-t-elle principalement en Suisse romande ?
Voici quatre ans, le public francophone a découvert notre marque, il a fallu faire notre place et aujourd’hui c’est dans cette partie du pays que nous disposons d’un plus grand réservoir de nouveaux lecteurs. Ce qui explique que la répartition de notre plan média sera principalement orientée à destination des Romands.

Les débuts de la rédaction romande ont été mouvementés. Avez-vous trouvé la stabilité avec le nouveau rédacteur en chef Fabien Feissli ?
Absolument. Il a su rétablir la confiance au sein de la rédaction et le taux de départ au sein de l’équipe est désormais très faible.

Il a fallu également trouver le bon ton rédactionnel. En Suisse alémanique, Watson emploi un langage très « d’jeuns » difficilement traduisible en français. C’est ce qui a fait son succès et l’a différencié de ses concurrents. Mais de ce côté-ci de la Sarine, lorsqu’un jeune lit un média, il cherche du sérieux. Le langage potache, il l’accepte sur les réseaux sociaux.
C’est une différence culturelle qui nous a beaucoup interpelé. Pouvions-nous, par exemple, utiliser le tutoiement comme nous le faisons dans la version alémanique ? Nous avons testé et compris que cela ne fonctionnait pas sur le site et sur l’application, alors que sur Instagram nous pouvons être beaucoup plus souple avec les règles du langage.

J’en conclus que vous n’avez pas le même public sur toutes ces plateformes ?
Effectivement, sur Instagram c’est un public plus jeune et moitié plus féminin, alors que sur le site c’est juste l’inverse. Mais globalement notre audience est comprise dans une fourchette d’âge allant de 18 à 45 ans.

C’est un public qui est très connecté et j’imagine qu’un design qui a quatre ans cela correspond à une éternité. Vous deviez vous mettre à la page.
Absolument ! Nous avons à faire à des « experts » du web et en quatre ans, ils sont passés du « scolling » au « swapping ». Nous devons suivre ces codes afin d’offrir l’expérience la plus agréable et fluide possible.

Cette nouvelle version a-t-elle intégré une couche d’IA ?
Non, la sélection des sujets est et restera du ressort des rédactions. Nous nous servons de l’IA uniquement pour améliorer notre SEO ou rédiger les posts sur les réseaux sociaux. En tant que marque média, nous sommes « human first ».

Proposez-vous les mêmes contenus sur toutes vos plateformes ?
Nous mettons plus sport sur Instagram, sur Google nous postons plutôt des thèmes de divertissement ou people, alors que sur le site et le mobile les sujets internationaux, suisses et économiques priment.

En avez-vous profité pour développer de nouveaux espaces publicitaires ?
Non, nous proposons déjà des solutions programmatiques, des formats display et du content marketing. Nous sommes à l’écoute de toute demande pour des solutions individualisées et sommes capables de nous adapter à toutes les besoins des annonceurs. Nous sommes un média gratuit et la publicité est notre seule ressource.

Le 2e semestre 2024 a été difficile pour les médias en terme d’investissements publicitaires. Avez-vous déjà des informations sur les intentions des annonceurs pour 2025 ?
L’an dernier, le contexte économique a amené des marques à geler et reporter des campagnes. On ne retient jamais indéfiniment des investissements publicitaires. Les signaux pour 2025 sont encourageants. Je suis confiant.

Ces derniers jours, vous avez annoncé le départ de Watson du réseau social X. Pourquoi ?
Parce que nous voulons signifier que nous sommes contre ce qui se va se passer avec l’administration Trump en matière de médias. Le terme de « fake news » est apparu pendant son dernier mandat, en tant que média nous ne pouvons cautionner de relayer nos contenus sur des plateformes qui attisent la haine et la désinformation. La mission du journalisme est d’informer et non de diviser la société.

Victoria Marchand

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