Villes intelligentes et intelligibles
Au-delà de la communication en direction de ses citoyens et contribuables par les moyens traditionnels, la commune communicante peut aussi utiliser les nouvelles technologies, principalement mobiles, pour s’adresser aux habitants et aux visiteurs du territoire, le rendant plus intelligent et plus intelligible.
Avec l’émergence des smartphones, dotés de GPS et de caméra, la conception de services géolocalisés devient possible, tout comme la lecture en temps réel de « smart tags », types de code-barres de formes diverses contenant des informations ou donnant un lien vers des informations complémentaires.
Touristes ou résidents, tous les utilisateurs de l’espace veulent mieux comprendre leur environnement et mieux bénéficier des services disponibles. Technologiquement, les infrastructures pour ajouter une couche informationnelle à l’espace urbain sont identiques pour les deux publics cibles, mais le contenu diffère fortement.
Au sein d’une application ou directement en ligne, les citoyens géolocalisés pourraient trouver les services pratiques autour d’eux, appeler les services d’urgence, faire ressortir les informations publiques attaché à un lieu précis (budget, autorisation de construire), etc. A côté des guides, l’usage de smart tags permet de mettre l’emphase sur des réalisations, de montrer tant les résultats de l’action publique que ses projets d’avenir.
Les touristes ou visiteurs ponctuels de la ville ne s’intéressent pas tellement aux questions locales, budgétaires ou pratiques, mais ont besoin d’informations exhaustives sur le patrimoine à découvrir, les différentes offres commerciales locales possibles ou encore les services publics. Par le biais de guides ou de tags, dans un choix de langues correspondant à la démographie des visiteurs, les habitants d’un soir ou d’une semaine peuvent répondre à toutes leurs questions en temps réel, qu’elles soient pratiques, historiques ou culturelles.
Contrairement aux services, une grande partie du contenu nécessaire à la mise en place de ces idées existe déjà. Des agences spécialisées pourraient assister les collectivités dans la conception et le lancement de ces services, partant du regroupement et l’adaptation du matériel existant jusqu’a la production de contenus complémentaires, de traductions ou de diffusions cross-plateformes. Une fois le service lancé, une participation citoyenne dans une logique de « crowd-sourcing » fonctionnerait sûrement et donnerait une image moins « officielle » à ces services.
Communes, cantons et états devraient se pencher sans délai sur ces questions, afin de ne pas laisser ce nouvel espace uniquement aux mains de prestataires purement commerciaux pour qui la fourniture d’information ne sert que de prétexte à la récolte de données comportementales, monétisées par la revente ou la publicité ultra-ciblée.
La convergence du haut débit mobile, de la géolocalisation et des « smart-tags » rend la ville intelligente et intelligible, peut fournir des services complets aux citoyens et rendre visible le patrimoine touristique comme historique. La technologie est là, reste à trouver la volonté politique.
Clément Charles
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