Un buste qui fait voyager
La marque Chevrolet a marqué son 100e anniversaire en offrant à La Chaux-de-Fonds, ville natale de Louis Chevrolet, un gigantesque buste en inox de celui qui fut son co-fondateur. Réalisé par l’artiste Christian Gonzenbach, il est à l’image du parcours accidenté du grand homme.
Comment le destin a-t-il pu faire naître à La Chaux-de-Fonds, cette province montagnarde bien de chez nous, le symbole spectaculaire d’une réussite à l’américaine qu’est Louis Chevrolet ? Le nom et la vie de ce coureur automobile « casse-cou » déclenchent à notre époque fascinée par les premières décennies du XXe siècle – en témoignent les succès de Hugo Cabret ou The Artist – des images fortes qui transitent aussi bien par le cinéma que par la littérature, la musique ou le sport. C’est que le petit compagnon de jeu de nos arrières-arrières-grands-parents de Beurnevésin (Jura suisse) devint dans les années 1920 un véritable héros, qu’auraient pu aduler Francis Scott Fitzgerald ou Buster Keaton, ou encore les parents de Marilyn Monroe. Un héros calibré pour une intrigue de cinéma muet, qui fut roulé dans la farine par son cupide et rusé associé : Chevrolet ne touchera pas un dollar de la spectaculaire réussite commerciale de « sa » marque.
Inverser le cours des choses
L’installation de ce buste gigantesque au Parc de l’Ouest a donc des airs de réhabilitation. Mais c’est dans le registre de l’humour, car il s’agit d’un buste de Chevrolet inversé, réalisé d’après un moule en silicone sur un premier buste réaliste (fait d’après photographie), que Gonzenbach a ensuite « retourné comme une chaussette ». Une manière d’inverser non seulement les apparences, mais également le cours des choses, de faire entrer le monument dans un espace méditatif où il se soustrait à la confrontation avec le public, à cette posture obligée des héros qui les fige en arrêtant le temps. Chevrolet filait à toute allure sur ses bolides ; il faillit se tuer plusieurs fois – ses frères, coureurs eux aussi, eurent moins de chance – et cette sculpture met dans une certaine mesure « en relief » cette notion d’accident. Mieux : elle rejoue au niveau du processus artistique ce que fut la vie de son modèle. C’est, par exemple, l’épaisseur spécifique de la silicone choisie par Gonzenbach qui a déterminé la topographie du front, du nez, de la bouche. En rapprochant la couche de silicone de celle d’une carrosserie d’automobile sans airbag et sans frein filant à tombeaux ouverts sur une route du début du XXe siècle, nous saisissons la subtilité du lien établi : « Il y a une part d’aléatoire et une part de contrôle dans mon travail. Trois acteurs sont réunis : le hasard, le matériau et moi, qui choisit de rembourrer ou non certaines parties du dessous du visage. » Chevrolet eut trois graves accidents, dont l’un particulièrement critique, et il survécut grâce au châssis dépassant au-dessus de sa tête. Aujourd’hui, son buste reflète le ciel et la nature, la lumière qui change en permanence. Le cours des choses est inversé : ce n’est plus lui qui est en mouvement.
Encadré
Fondée en 1911 à Detroit, Chevrolet est la quatrième marque automobile mondiale et vend chaque année près de 5 millions de voitures et de SUV dans plus de 140 pays. Chevrolet propose à ses clients des véhicules d’une grande sobriété, se montrant très performants, ayant une ligne recherchée, de grande qualité et pouvant être équipés du système de connectivité intelligente Chevrolet MyLink. Sa gamme européenne comprend les citadines Spark et Aveo, le SUV urbain Trax, la familiale Cruze, le crossover familial Orlando, le SUV Captiva, la berline intermédiaire Malibu, les légendaires sportives Camaro et Corvette et la voiture électrique Volt à prolongateur d’autonomie. Pour plus d’informations, on peut se rendre sur chevroleteurope.com ou media.chevroleteurope.com.