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Adieu Ben !

Beaucoup de Suisses ont découvert l’artiste Ben à l’occasion de l’Expo universelle de Séville en 1992 où sa phrase « La Suisse n’existe pas », couronnant le pavillon helvétique, avait couler beaucoup d’encre et d’indignation. En quatre mots, voici que tout ce que la Constitution de 1848 avait cherché à construire se trouvait soudainement remis en question… et aux yeux de tous !

Pour ne pas réfléchir au sens de ces quatre mots qui révélaient nos véritables maux, certains s’indignèrent que l’on assimile la rédaction d’une simple phrase, sans ponctuation et sur un fond noir, à de l’art contemporain. Arte povera ? BD ? Minimalisme ? Supercherie ? La question ne fut jamais vraiment résolue mais cette phrase resta comme une blessure profonde. Car si l’on n’existe pas, peut-on être pris au sérieux ?

Que l’on ne s’y trompe pas :  la fonction de l’art n’est pas de faire de la géopolitique! Par ces quatre mots, ce franco-suisse voulait simplement mettre en avant le multiculturalisme de la Suisse grâce à ses quatre langues nationales mais aussi par l’apport de tous les émigrés qui, en cette deuxième partie du XXe siècle, avaient contribués à enrichir ce pays au propre comme au figuré. Que du positif, de l’inclusif comme on dirait aujourd’hui, mais du subversif comme on pensait avant.

Donc à l’heure où l’on apprend la mort de Ben Vautier, une pensée à cet irrévérencieux qui avait compris « qu’il fallait se méfier des mots ».

Victoria Marchand

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