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Albert Rösti prêt à défendre les médias, mais les caisses sont vides!

Le 5e Forum des médias romands a accueilli pour la première fois le nouveau responsable du DETEC, Albert Rösti. Surpris par la bonne entente entre les médias privés et publics en Suisse romande – « ce n’est pas le cas en Suisse alémanique » –, le conseiller fédéral a dressé un constat très factuel sur la situation des médias dans notre pays : baisse des revenus publicitaires, concurrence des plateformes étrangères, changement des habitudes de consommation, développement de l’IA. « Je sens votre pression », a-t-il ajouté.

Que peut faire le Conseil fédéral ?
Inquiet de la situation des médias en Suisse romande, il a tenu à préciser que la Confédération ne pourra pas aider les éditeurs dont les maisons d’édition sont bénéficiaires. Il a rappelé que le plan d’économie de 3 milliards de francs a contraint tous les départements à procéder à des arbitrages. Toutefois, le DETEC a pu préserver l’aide indirecte à la presse (qui devrait passer de 30 à 25 millions). Quant au reste de l’aide du gouvernement, elle prendra la forme d’améliorations des conditions-cadre, comme la révision des droits d’auteur en 2025 (droits voisins) ou une réglementation sur l’IA (un état des lieux sera dressé dès 2024). Cependant, c’est le Parlement qui aura le dernier mot, tout comme le peuple l’a eu en refusant, le 13 février 2022, le train de mesures en faveur des médias.

Le cas de la SSR
Après le rejet de l’initiative « No Billag », la SSR devra à nouveau affronter une remise en question de son modèle de financement avec l’initiative pour une « redevance à 200 francs ». À l’origine de ce texte, avec son parti l’UDC, Albert Rösti a toutefois promis de tout faire pour le combattre.

La SSR étant désormais sous sa responsabilité, il propose une redevance à 300 francs. « Si j’ai soutenu le premier projet à 200 francs, c’est parce que je croyais, et je continue à le croire, que l’on doit examiner la mission de la SSR. Le service public ne doit pas tout couvrir. Il est important de laisser aux privés la possibilité de proposer du sport et des divertissements. Or, le mandat actuel ne leur permet pas. » Selon lui, ce n’est qu’en réduisant les ressources du service public que celui-ci finira par se restreindre.

Interrogé par un participant qui faisait remarquer qu’un affaiblissement de la SSR ne profiterait qu’aux médias privés étrangers et non suisses, le conseiller fédéral a rappelé que ce n’est pas l’avis de l’association Schweizer Medien. Le marché romand et alémanique connaissent des réalités différentes, et la question de la subsidiarité n’y est pas comprise de la même manière.

Autre mesure d’économie prévue par le DETEC
L’arrêt de la participation de la Suisse à TV5 et de la plateforme pour les Suisses de l’étranger, Swissinfo, est également à l’étude. Qu’en est-il de l’image de la Suisse ? « Nous avons dû faire des choix, nous avons peu de marge de manœuvre », a reconnu Albert Rösti. Il a ajouté : « Peut-être que le Conseil fédéral n’a pas vu toutes les conséquences de cette décision. » Cependant, il a rappelé qu’une consultation sera lancée et qu’au final, le Parlement aura le dernier mot… à moins que ce ne soit le peuple !

Victoria Marchand

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