Allmedia 2019 : résumé de la journée de la communication romande
Ce mardi s’est tenu le traditionnel rendez-vous de rentrée des médias en Suisse romande. L’événement de Communication Suisse, organisé par Patrick Zanello et Vincent Antonioli, a fait le plein à l’Hôtel Alpha-Palmier. Une belle occasion de revoir les acteurs de la branche de la communication et des médias.
L’innovation au programme
Que ce soit Tim Sayler, CMO Breitling, qui a présenter le nouveau positionnement et la nouvelle stratégie de communication de sa marque, Arnaud Rossi, HUB Lead Geneva ou Sophie Blum-VP, Global Brand Innovation & Brand Building Europe P&G, ces trois spécialistes de la transformation digitale ont mis en avant l’importance de mettre en avant la relation client. Une notion qui tient désormais de vérité et qui oblige les marques a transformer les attentes des consommateurs en expérience. « En 2020, 35 millions d’objets seront connectés, a relevé Sophie Blum, les marques vont être submergées de données, là où les consommateurs veulent du service. »
La transformation des médias
Une question qui est au coeur du système médiatique. Car pour ramener le public à payer pour de l’information, les éditeurs doivent être à l’écoute et proposer des modes de consommation nouveaux. C’est ce qu’à compris Le Temps dont Gaël Hürliman a présenter son plan en trois points : plus de transparence, une plus grande écoute des lecteurs et la multiplication des points de contact. Pour Serge Michel, rédacteur en cher de la nouvelle plateforme Heidi.ch qui se lancera fin mars, le défi est de toucher des communautés par des thématiques précises : la science, la santé, l’éducation, la finance et la culture. Le site démarrera par la science et la santé. Parallèlement, des reportages seront proposés en ligne puis édités sous forme de revue. L’innovation est pour Mounir Krichane-Directeur, IMI Initiative pour l’innovation dans les médias, au coeur de l’évolution des médias. « Pour ce faire, il faut comprendre l’univers technologique. » Une mutation que l’on retrouve également dans les nouveaux publicitaires. Comme l’a expliqué, Laetitia Foeller, Head of digital chez Mediamix, les possibilités programmatiques permettent de suivre le consommateur au plus près de ses intérêts. Les marques comme les éditeurs doivent penser différemment. C’est justement cette profusion de moyens qui inquiète Lorenzo Stoll, Directeur Général de Swiss en Suisse romande. « En tant qu’annonceur, on se retrouve un peu perdu ! Quel est le meilleur plan média ? Celui qui peut me répondre, je lui offre notre budget communication ! »
Tamedia : la venue très attendue de Pietro Supino
Puisque sa présence est rare en Suisse romande et comme l’actualité de Tamedia a été faite de licenciements (Le Matin) ces derniers mois, il était intéressant d’entendre la position du président du plus grand éditeur de Suisse. Point de doute que le coeur de métier du groupe Tamedia reste le journalisme. Le groupe investit dans ce secteur mais soit faire face à une baisse des recettes notamment publicitaires de 10% par an. Lueur d’espoir, le nombre d’abonnements numérique est en croissance mais force est de constater que l’édifice reste fragile. Concernant la fermeture de la version print du Matin, Pietro Supino, estime que la décision a trop tardé. « Nous ne pouvions reculer, rien ne pouvait réduire les pertes. » La solution ? Développer de nouvelles activités, notamment dans les fintechs, afin de générer des revenus permettant d’assurer la place des médias dans le groupe. Pour ce faire, alors que des synergies sont trouvées entre les titres, que les journalistes sont formés au data journalisme et aux technologies, l’inventaire commercial du groupe a été étoffé par les rachats de Neo Advertising (affichage) et Goldbach (télévision, web). « Nous ne devons pas nous battre contre les Gafa’s mais nous devons constituer une offre à 360° dont la valeur soit indiscutable. » Interrogé sur le juste prix d’un abonnement numérique, le patron de Tamedia a avancé le montant de CHF 180.-
Le digital et les femmes
La transformation digitale chamboule toutes nos habitudes et nos modes de travail. Normal que la place des femmes soit également vue sous un nouveau jour. Les panélistes – Céline Frey Le Gallais, CEO Firstcaution; Sophie Dubuis, Directrice Bucherer Genève; Zeynep Ersan Berdoz, Responsable communication Groupe Aevis Victoria SA; Sandra Crettenand, Director of Sales & Marketing Chalet RoyAlp Hôtel SPA, Villars-sur-Ollon, Luciana Vaccaro, Rectrice HES-SO – ont toutes rappelé ce leur parcours professionnel doit à leur ténacité et à l’appui de leur famille. Même si la question du plafond de verre reste d’actualité, toutes ont souligné l’importance de l’exemple et de l’exemplarité.
Génération Z en 5 points
La conférence s’est achevée avec la présentation de la génération Z par Eric Briones (Darkplanneur). Des moins de 23 ans que l’on peut définir autour des mots clé : réconciliation générationnelle, paranoïa, brutalité, érudition et coconstruction. En résumé, ces jeunes – différents des Millenials – vivent dans un monde digital dont ils maîtrisent les outils digitaux. En raison de leur connectivité, ils se méfient de tout et sont à la recherche d’une réassurance qui passe avec la co-création avec leurs parents et grands-parents. Les marques de mode l’ont compris et jouent la carte de la transparence et du contenu.