ATS : le conflit se durcit
La direction de l’ATS campe sur la ligne dure. Dans sa réponse envoyée jeudi soir, elle a adressé à nouveau une fin de non-recevoir à toutes les revendications de la rédaction. La direction maintient les suppressions de postes. La grande majorité des 35,6 équivalents plein temps auront disparu dès la fin janvier, comme l’annonce les syndicats Syndicom et Impressum.
Grosse colère
La résolution adressée par les journalistes de l’agence à la direction au terme du débrayage de trois heures de mardi dernier a été littéralement balayée par cette dernière. La commission de rédaction de l’ATS est outrée par la réponse qui lui a été faite. Elle est aussi extrêmement déçue par l’attitude de la direction, mais aussi par celle du conseil d’administration, qui ne semble guère se soucier d’apaiser la situation au sein de l’ATS.
Les conseillers nationaux Gerhard Pfister (PDC), Thierry Burkart (PLR), Nathalie Rickli (UDC), Matthias Aebischer (PS) et Regula Rytz (Verts) ont par ailleurs vertement critiqué la direction de l’ATS.
L’ATS a appris vendredi que Sandra Jean a démissionné du conseil d’administration de l’ATS, arguant qu’elle conteste les choix stratégiques de l’entreprise pour restructurer l´agence. Directrice des rédactions du quotidien valaisan Le Nouvelliste et responsables des magazines du groupe ESH (Editions Suisses Holding), elle a communiqué son départ au conseil d’administration mercredi, au lendemain de la grève de l’ATS.
Aujourd’hui même, l’association Schweizer Medien se réunit pour évoquer le cas de l’ATS, selon plusieurs médias. La rédaction de l’agence, touchée par une suppression de postes colossale, demande que l’on trouve des réponses sur la manière de restaurer la confiance rompue entre les journalistes et la direction.
Au lieu de renforcer la confiance entre les journalistes avant la fusion annoncée avec l’agence de photos Keystone et de les encourager à prendre une place active dans ce grand projet multimédias, la direction procède à des licenciements et entraîne une fuite de cerveaux. La première victime de ses décisions sera la qualité du futur service que livrera l’ATS à ses clients. Le destin de la seule agence de presse polyvalente de Suisse est sérieusement menacé.