Avec les élections fédérales, les médias jouent plus que jamais de la carte de la proximité

Tous les quatre ans se tiennent les élections fédérales. En 2023, c’est le 22 octobre que le parlement sera réélu pour quatre ans. A cette occasion, les médias déploient une couverture spéciale afin d’anticiper et d’expliquer les résultats. L’occasion de vérifier que la fractalisation des audiences oblige les médias écrits comme audiovisuels à se réinventer afin d’aller là où sont les lecteurs et les téléspectateurs. A l’instar des partis, l’heure de la surenchère a atteint également les médias.

Qu’il semble loin le temps où une page Facebook était annoncé comme une nouveauté. Aujourd’hui les réseaux sociaux ne sont qu’une facette d’un dispositif média car non seulement chaque tranche d’âge à sa plateforme mais il faut également arriver à toucher un public qui commence à se lasser de l’actualité à tout va. Pour ce faire, les médias vont jouer la carte de la proximité. Et pour répondre à l’adage « parlez-moi de moi, il n’y a que cela qui m’intéresse », ils sont prêts à descendre dans la rue.

Deux exemples : le Temps et la RTS

Le Temps opte pour une approche 360°
Plusieurs journalistes de la rédaction du Temps se rendront dans les régions dans trois centres commerciaux en Valais, à Genève et dans le canton de Vaud pour comprendre les préoccupations réelles de la population. Pendant trois jours, ils partiront à la rencontre des clients, des commerçants, des employés. Pour être au plus près de ce qu’ils vivent au quotidien et de leurs attentes par rapport aux politiciens. Des candidats seront également invités à rencontrer la population.

Une page dédiée sur le site permettra de découvrir les portraits, les vidéos ainsi qu’une galerie photos. Les rendez-vous originaux dans les éditions quotidiennement permettront d’innover les formats d’articles : Un canton, un duel ; Un candidat, une campagne où huit candidats dans huit cantons arpenteront le terrain à la recherche d’électeurs à séduire; Six politiciens-chroniqueurs alimenteront le débat d’idées.

Parler avec la population c’est indispensable mais on ne peut toucher tout le monde. Ainsi, trois sondages exclusifs commandés à Ipsos Suisse (le premier sondage sur le dérèglement climatique a été publié le 28 août) vont compléter l’opération Au cœur du pouvoir d’achat.

Même pour la presse écrite, une présence audiovisuelle est désormais indispensable. Elle prendra cette fois-ci la forme de treize débats télévisés grâce au partenariat avec les chaînes régionales La Télé Vaud, Léman Bleu, Canal9 et Canal Alpha. Des journalistes du Temps co-animeront ces rencontres.

Un live chat, dix jours avant les votations, permettra également aux équipes de répondre en direct aux questions des lecteurs. Enfin, la vidéo restera un outil indispensable pour les diffusions sur les réseaux sociaux et sur YouTube. De plus, une nouvelle série vidéo «Questions/réponses» mettra en scène des candidats répondant à des questions récoltées auprès d’élèves de gymnases et de classes professionnelles.

Enfin, une newsletter « élections fédérales » sera également diffusée en marge de la publication du site.

« Nous avons voulu être le plus exhaustif possible, commente Vincent Bourquin, rédacteur en chef adjoint du Temps. Ce travail multimédia est plus large que celui que nous réalisons au quotidien mais l’enjeux de ces élections mérite une telle couverture. »

RTS : jeunes toutes ! 
La couverture a débuté le mercredi 23 août avec une grande opération nationale. Les rédactions de la SSR ont commandé l’un des plus vastes sondages jamais réalisés en Suisse (57’000 personnes sondées) afin d’obtenir une véritable photographie de ce qu’est la Suisse en 2023. Les résultats sont analysés tout au long de la journée. La RTS s’y consacre dès 6h dans La Matinale(RTS-La Première), dans les journaux radio et TV puis lors d’une soirée spéciale intitulée Par monts et par vous.

Dès le 27 août, la rédaction de l’actualité radio a lancé son opération L’avis d’ici durant six semaines. Les partis rivalisent d’idées, de slogans et de programmes au moment des élections. Mais sont-ils à la hauteur des attentes des Suissesses et des Suisses ? Chaque semaine, la rédaction suit le quotidien de trois témoins issus de différentes régions de Suisse romande. Leurs témoignages sont diffusés dans La Matinale, le 12h30 et Forum. Et chaque jeudi, ces témoins interviennent en ouverture des Débats en régions de Forum auxquels sont conviés les candidates et les candidats aux élections fédérales.

Un Grand débat est prévu mercredi 27 septembre en direct à 20h10 sur RTS 1, avec les cadres des principaux partis. Côté radio, Le débat présidentiel est prévu mercredi 11 octobre dans Forum. Enfin la chaîne TV5 Monde, en partenariat avec la RTS, propose son propre débat lundi 2 octobre à 17h (RTS 2 et TV5 Monde).

Le jour J, dimanche 22 octobre, les rédactions de l’actualité sont en direct durant presque douze heures. Nathalie Ducommun et David Berger prennent l’antenne de 12h à 19h20 (RTS 1, RTS-La Première et RTS Info) pour analyser, avec les correspondantes et correspondants, les premières tendances et réactions provenant des cantons. Moments particulièrement forts : la publication de la première projection nationale en sièges à 18h, suivie dès 18h45 du traditionnel débat entre présidentes et présidents de partis en direct du Palais fédéral.

Durant toute la campagne, les jeunes sont au centre de l’attention de la RTS, qui a prévu à leur égard une couverture complète sur les réseaux sociaux et sur le site et app RTS Info. Le journaliste Dilon Dauti anime une plateforme de débat intitulée Macam (YouTube et Instagram), Margot Delévaux propose une édition spéciale du Rencard le 22 octobre en story sur Instagram, et Garance Aymon présente dès fin août sur TikTok des vidéos explicatives consacrées à la campagne pour le public adolescent. Quant à l’équipe de Tataki, elle prépare plusieurs capsules vidéo avec six jeunes membres des principaux partis politiques de Suisse qui se positionnent sur des thèmes de la campagne.

Enfin, en marge de l’opération L’avis d’ici, la RTS propose dans chaque canton des ateliers d’éducation aux médias permettant aux enfants de s’initier aux spécificités du journalisme politique.