Business Design Summit à Berlin
Une boîte à outils ! On pourrait ainsi résumer le contenu de la conférence qui s’est déroulée à Berlin en avril 2013 à l’initiative d’Alexandre Osterwalder. Le co-auteur du célèbre Business Model Generation (le livre qui vous pousse à revoir votre business model et à le réinventer de manière totalement originale) en a fait de même avec son canevas, en prolongeant la réflexion stratégique de son concept et en intégrant de manière participative de nouveaux outils. La conférence s’adressait d’ailleurs à un public qui savait l’utiliser; la plupart des participants avaient suivi la Master Class, comme l’auteur de cette chronique…
De nouveaux outils
• Alexandre Osterwalder a insisté sur le fait qu’une bonne idée ou un nouveau produit ne garantissent pas le succès, à moins d’être accompagné d’un modèle d’affaires adéquat. On oublie trop souvent que Nespresso a failli plonger avant de devenir la success story du café. Il a également montré comment le « Value Proposition Canevas », utilisé en parallèle avec « l’Empathy Map », aide à réévaluer et à améliorer son business model, en particulier dans le domaine des relations.
• Patrick van de Pijl, CEO van Business Models, a présenté l’outil « Cover Story » qui permet de définir et de présenter de manière efficace une vision d’entreprise et de l’affiner et de l’améliorer à tout moment.
• Mark Johnson, co-fondateur et senior partenaire de Innosight, a parlé de « Job to be Done » qui analyse l’objectif d’un produit, détermine précisément ce à quoi il sert et indique ainsi les manières de le faire évoluer.
• Stefano Mastrogiacomo, chercheur à HEC Lausanne, est parti du constat que seuls 30% des projets d’innovation atteignent leur objectif, tandis que 20% atteignent une destination inattendue. Il a donc créé « Coopilot », une sorte de GPS pour projets qui s’adapte aussi bien au modèle classique en cascade piloté par un diagramme de Gantt qu’à un Scrum. Coopilot se met en alerte quand un projet commence à dévier de sa trajectoire, permettant de réagir au plus vite pour faire les corrections nécessaires.
• Henry Chesbrough, directeur de faculté à UC Berkeley, a développé le « Corporate Conflict Detector » permettant d’anticiper les points de friction (et d’ainsi les éviter) entre un nouveau business model et celui qui est déjà en place dans une entreprise. Une situation courante pour les entreprises qui se réinventent ou qui lancent un nouveau produit.
La conférence s’est achevée par une présentation croisée entre Steve Blank, Board Member de Startup Weekend, et Rita Gunther McGrath, professeur associé à la Colombia Business School. Le premier, auteur de Four Steps to Epiphany et The Startup Owner’s Manual, a pointé du doigt les startups qui se comportent trop tôt comme de grandes entreprises et répliquent ainsi des erreurs qui ne sont dans leur ADN. Quant à Rita Gunther McGrath, elle a catégorisé les entreprises entre celles capables de se réinventer par elles-mêmes et celles qui attendent que le marché les remettent sur le bon chemin.
Cette conférence était d’un très haut niveau. Gageons que l’édition 2014 sera tout autant passionnante et utile.
Olivier Perez Kennedy
Agence Enigma