Colegram conçoit un « Flat Book » pour la banque Bordier
La banque bordier est l’une des dernières banques privées genevoises à avoir conservé sa forme juridique en commandite, une volonté rassurante et traditionaliste. Cela ne l’a pas empêché d’entamer une profonde refonte de sa marque, devenue bordier 1844. Cette allusion à son année de fondation lui permet désormais d’utiliser un vocabulaire de communication résolument contemporain et plutôt novateur dans sa branche. Le brun noble et sombre pour la tradition, l’orange de feu pour la vie et la modernité, tél est le socle visuel de cette nouvelle identité qui a été jusqu’ici développée sur un terrain exclusivement typographique.
Dans un besoin de poursuivre la construction de sa nouvelle image, bordier fait appel à la direction artistique de colegram. Une enquête menée auprès de chacun des directeurs du groupe révèle une grande diversité culturelle qui se révèle être une grande richesse. De nombreuses recherches créatives sont nécessaires mais elle permettent de mettre en évidence une forte volonté commune: synthétiser la démarche de communication autour d’une mission principale, la transmission du patrimoine. C’est sur cette base que l’agence crée un territoire de communication autour d’un concept novateur dans le secteur bancaire: les portraits d’enfants en studio.
Ces enfants sont représentatifs du mélange ethnique des villes traditionnelles ou contemporaines dans lesquelles bordier est implanté. Chacun d’entre eux tient devant lui une pancarte représentant avec une certaine ambigüité assumée son rêve de devenir, sa passion, son parent ou son aïeul. Les thèmes des ces visuels ainsi que le style vestimentaire des enfants reprennent les grandes thématiques de la brochure et illustrent les valeurs de la banque: une jeune asiatique voulant devenir championne d’escrime pour la précision, un jeune geek fier de son papa chercheur pour l’innovation, une sauvageonne appelée à devenir une politicienne internationale pour l’indépendance…
Un flat book est choisi et souligne une fois encore le virage moderniste de la banque. Afin d’en maximiser l’impact et la particularité, les visuels et les visages sont centrés dans la reliure, démarche qui aurait évidemment été impossible dans les creux formés par un piqué-pli ou un thermocollage. Les textes sont disposés en alternance d’un côté ou de l’autre de l’image et font écho à un motif graphique séquentiel qui rappelle symboliquement le cours du temps qui s’écoule de la naissance à la transmission du patrimoine. Des pleines pages d’aplats de couleurs aux maximes évocatrices ouvrent et ferment la narration, accentuant le rythme de la publication. Enfin, dans une subtile mise en abîme, le futur astronaute qui ouvre la brochure la referme en étant devenu mature et en se souvenant de son rêve d’enfant. Plus qu’une brochure, ce livre-objet témoigne d’une démarche absolutiste dans la recherche de la perfection, de la modernité et de l’innovation, au plus proche des valeurs de bordier.