Tendances

Du bon prix des droits immatériels

Dans un monde où l’économie des droits se dématérialise de plus en plus, la question de la fixation de prix, et du bon, devient centrale. En effet, avec la facilité d’accès et d’utilisation d’un service, le prix s’impose comme l’autre élément clé de la décision d’achat, du choix entre l’acquisition légale et les moyens alternatifs d’obtenir un contenu.

Dans la plupart des activités économiques, la définition du prix combine art et science. Si la partie scientifique évalue les coûts et les objectifs de marges, en se basant sur des données, la part artistique se fonde sur l’expérience, la connaissance des pratiques réelles d’un marché et de la psychologie de ses acteurs, prenant en compte la capacité de paiement du client, sa sensibilité au prix et son niveau de besoin du produit.

Parfaite pour les marchés ou les brocantes, adéquate pour la vente de voiture ou de biens immobiliers, ces techniques ne fonctionnent plus dans un monde numérique de droits immatériels, de contenus digitalisés. De nouvelles façons d’organiser l’échange sont nécessaires pour garantir que l’échange perdure.

L’exemple d’iTunes Music Store montre que le bon produit, facile d’utilisation, et avec le bon prix, rencontre le succès public, permettant autant au créateur de créer qu’au consommateur de consommer légalement et sans avoir l’impression de trop payer.

Dans le cas du contenu, qu’il soit destiné aux médias ou aux consommateurs finaux, le prix devrait être calculé en fonction d’un mix de critères qualitatifs et quantitatifs.

Les critères quantitatifs se lient au contenu (taille ou durée du contenu, niveau d’exclusivité), la nature de l’acheteur (positionnement géographique, audience) et à l’utilisation prévue du droit (volume, type d’usage). Les critères qualitatifs sont plus difficiles à établir de manière automatisée ; ils tiennent compte par exemple de l’originalité d’un contenu ou de la crédibilité du producteur.

Dans le monde de la presse, des médias et de la culture, une part importante du défi de la révolution digitale consiste à trouver le bon prix pour chaque usage, à identifier le prix que le consommateur final ou le professionnel peut et veut payer pour acquérir un droit immatériel.

En poussant cette logique jusqu’au bout, le produit immatériel devrait avoir un prix différent pour chaque acheteur, adapté pour chaque usage ; et ainsi optimiser ses chances de faire une proposition légale valide pour tous, seule alternative réaliste à une utilisation illégale des droits.

Clément Charles
www.allthecontent.com

clement@cominmag.ch

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