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Le logo de l’armée à CHF 227000 est-il cher?

En août dernier, l’Armée suisse s’est dotée, pour la première fois, d’une identité visuelle distincte de celle de l’administration fédérale. Le chef de l’Armée, le commandant de corps Thomas Süssli, l’avait présentée officiellement devant quelque 1200 invités à Kloten-Bülach, en marge de l’événement phare Connected. Pour ce qui est du design, ce nouveau logo prend la forme du bouclier de la figure allégorique Helvetia avec la croix suisse au milieu. Il s’accompagne du slogan « l’Armée suisse défend ». Il vient remplacer le logo de la Confédération qui servait d’emblème pour l’armée et est visible sur les canaux officiels de l’armée ainsi que sur la nouvelle page armee.ch, dédiée à la milice.

Quel est le juste prix ?
Ce rebranding de l’armée a été effectué par l’agence Farner. Si le montant de la facture n’avait pas été publié, les récents problèmes financiers de l’armée ont mis en avant le montant de cette opération de communication, soit de CHF 227’000.-. De quoi faire bondir le Blick qui fait le commentaire suivant : « L’artillerie n’est pas opérationnelle, la Suisse est en état de défense conditionnelle… mais il reste du budget pour un nouveau logo? L’armée suisse ne semble y voir aucun problème. »

Est-ce si cher ? 
Sans entrer dans les problèmes financiers de l’armée, Cominmag se devait de s’interroger sur le coût d’un rebranding. Voici ce qu’il en ressort : les agences spécialisées consultées fixent toutes la fourchette pour la création d’un corporate de CHF 100 à 250’000. Dans le cas d’un mandat de la taille comme celui de l’armée, c’est le haut de la fourchette qui s’impose.

La raison ?
Car contrairement à ce que certains journalistes pensent, un rebranding ne signifie nullement la création d’un logo. Mais il s’agit d’un travail qui s’étend au minimum sur une année et qui comprend de la stratégie, du positionnement de marque, du design, du web design pour le site et les applications et de la signalétique. Et plus l’entreprise est importante et moins la structure de décision est centralisée, plus la phase de réflexion et de conception peut être facilement doublée. Autre élément à prendre en compte, ce travail nécessite les compétences de plusieurs corps de métier : planner stratégique, DA, copywriter, photographes, designer,  développeur, etc.

Par conséquent, il n’y a rien de d’extravagant en ce qui concerne ce mandat. Si les clients jouaient la transparence en matière de prix, nous ne devrions pas attendre de connaître la comptabilité d’une administration ou d’une entreprise pour savoir quels sont les tarifs des agences de communication. Tout à un juste prix, il suffit d’en être informé.

 

Victoria Marchand

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