Etude SPRI et USI : les salaires de la branche suisse des RP et de la communication
La première enquête relative aux salaires de la branche suisse des RP et de la communication provient d’une initiative de pr suisse et de l’Università della Svizzera italiana USI (programmation et évaluation). Elle est soutenue par «Swiss Corporate Communicationand Public Relations Observatory», auquel adhèrent, outre pr suisse et USI, l’Association BPRA ainsi que le HarbourClub et le SPRI.
L’objectif de cette enquête était d’acquérir une vision la plus claire possible sur les niveaux de salaires dans notre branche et sur la manière dont ceux-ci sont influencés par des attributs professionnels et personnels. Sur le plan statistique, plus de 460 réponses ont pu être exploitées (sur un total d’environ 610). Les résultats ont été nombreux et intéressants et avec des niveaux différents de significa-tion statistique. Une partie d’entre eux correspondait aux attentes, leur intérêt étant donc purement lié au fait que pour la première fois ils sont soutenus par des données, tandis que l’autre partie révèle ci et là des éléments absolument surprenants. L’enquête a été effectuée en août/septembre.
Salaire moyen de CHF 121’800, salaire médian de CHF 112’300
Dans l’ensemble, les professionnels suisses des RP et de la communication gagnent, en moyenne arithmétique, CHF 121’800 (tous les chiffres arrondis à cent). Sous l’angle des «classes de revenus», la répartition se présente comme suit:
– 2% inférieurs à CHF 60’000
– 35% entre CHF 60’000 et CHF 100’000
– 44% entre CHF 100’000 et CHF 150’000
– 19% gagnent plus de CHF 150’000.
La médiane de CHF 112’300 est relativement proche de la moyenne : cela indique une ré-partition relativement égale des revenus (à peu-près 60% des personnes ayant répondu à l’enquête gagnent moins que la moyenne, 40%, plus).
Salaires plus élevés dans les organisations – différences plus prononcées dans les agences
Sur le plan du poste, les CEO des agences et les CCO (responsables de la communication) des organisations (entreprises, administration, organismes à but non lucratif) gagnent en moyenne CHF 155’400. Pour les professionnels de la communication responsables de budgets, les salaires sont de CHF 116’900, pour les professionnels de la communication non responsables de budgets, ils sont de CHF 95’900. Au vu de la moyenne, les organisa-tions versent des salaires nettement plus élevés que les agences (à l’exception du niveau supérieur des CEOdes agences/CCO, pour lequel les deux valeurs sont proches l’une de l’autre). Pour les fonctions avec gestion de budgets, ce revenu supplémentaire s’établit à 27%, et à 22% sans gestion de budgets.
Dans les agences, les différences de salaires entre les postes dirigeants et les fonctions en aval sont plus prononcées que dans les organisations. Un CEO d’agence disposant d’un salaire de CHF 160’700 perçoit 65% de plus que les personnes responsables de budgets et 92% de plus que les personnes non responsables de budgets. Dans les organisations, les chiffres de comparaison sont de CHF 153’500, 25% et 50%.
Différences entre chaque type d’organisation
Parmi les différents types d’organisation (c.-à-d. sans agences), les sociétés cotées en bourse versent les plus hauts salaires. Au niveau des CCO, le salaire s’élève à CHF 197’300, 31% de plus que le poste comparable dans des organisations publiques ou parapubliques, et 39% de plus que dans les autres organisations. Ces différences de salaires sont moins prononcées dans les fonctions en aval.
En fonction des branches, les salaires les plus élevés se trouvent dans les secteurs des banques/finance et assurances. Le salaire moyen y est de CHF 146’800 resp. 22% de plus que dans les autres branches (CHF 120’000). La différence est d’autant plus prononcée que le niveau de hiérarchie est élevé (CCO: CHF 193’500).
L’internationalité est payante
Les professionnels de la communication qui exercent leurs activités dans un contexte international et/ou également hors de Suisse (agences et organisations), perçoivent, avec en moyenne CHF 140’300, 22% de plus que les collègues dont le rayon d’activité se limite à la Suisse (CHF 114’600). Et ici aussi, la différence la plus grande s’affiche au niveau des CEO des agences/CCO (CHF 189’300 resp. 32% de plus).
Âge plus avancé, expérience professionnelle plus longue et dix premières années de fonction correspondent à des salaires plus élevés.
Plus on prend de l’âge, d’autant plus élevé est le salaire: les plus de 50 ans gagnent en moyenne CHF 150’200, les 36-50 ans, CHF 134’800 et les communicateurs de moins de 35 ans, CHF 85’000. Celui qui dispose de plus de dix ans d’expérience perçoit un salaire an-nuel de CHF 143’800 (six à dix ans: CHF 101’300, jusqu’à cinq ans: CHF 84’500). En tenant compte encore de la durée d’emploi, le salaire annuel moyen se situe pour plus de dix ans à CHF 140’600, pour six à dix ans à CHF 149’500 (au stade supérieur), et pour jusqu’à cinq ans à CHF 110’700.
Les femmes sont moins rémunérées
D’après les résultats de l’enquête, les femmes gagnent en moyenne CHF 113’300, soit 15% de moins que les hommes (CHF 133’200). Ce qui s’étend à des degrés divers à tous les ni-veaux de fonction. À l’échelon des CEO des agences/CCO, l’arriéré s’élève à 5%, à 15% pour les professionnels de la communication en charge de budgets, à 8% sans charge de bud-gets.
Les bonus sont plutôt distribués dans les organisations
En moyenne, 44% ont déclaré bénéficier d’un bonus (agences: 43%, organisations: 47%). Dans les agences, 59% des CEO perçoivent une part additionnelle de salaire flexible, 49% pour les personnes en charge de budgets, 26% sans charge de budgets. Dans les sociétés cotées en bourse, une moyenne de 79% des interrogés déclare recevoir un bonus, cette
proportion diminuant à 55% pour les autres entreprises privées, à 26% pour les ONG et à 20% dans le secteur public ou parapublic.
Plus le niveau de formation resp. perfectionnement est élevé, plus le salaire est élevé
Un niveau de formation resp. perfectionnement plus élevé va fondamentalement de pair avec un salaire plus élevé. Toutefois et en raison du développement spécifique des possi-bilités de formation et de perfectionnement de ces 15-20 dernières années en Suisse, il y a lieu de faire la différence entre le secteur de la formation professionnelle supérieure (an-cienne) et celui universitaire et des Hautes écoles spécialisées (récente).
L’enquête a révélé que le salaire moyen était de CHF 102’000 pour les professionnels avec bachelors et de CHF 125’200 pour ceux avec des masters. Les titulaires d’un diplôme fédé-ral atteignent généralement CHF 117’000 (certificat fédéral de capacité: CHF 93’100). Sous l’angle du diplôme fédéral de conseiller/conseillères en RP, les chiffres sont même de CHF 133’200. Cela est aussi certainement dû au fait que les conseillers/conseillères en RP sont généralement plus âgés et qu’ils disposent d’une plus longue expérience professionnelle que les bachelors. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que 45% des conseil-lers/conseillères en RP soient CEO des agences/CCO, alors que ceci ne concerne que 14% chez les titulaires d’un bachelor. Les titulaires d’executive masters gagnent en moyenne CHF 152’300. Ce montant relativement élevé est également lié au fait que 41% d’entre eux exercent la fonction d’un CEO (agence) resp. CCO (organisation).
Quatre facteurs significatif de causalité: la hiérarchie, le sexe, l’expérience profession-nelle, la durée d’emploi
Toutes les données indiquées jusqu’ici présentent uniquement des associations statis-tiques entre les attributs professionnels/personnels et les montants des rémunérations. En complément, l’identification des liens de causalité entre des variables déterminées a été recherchée à l’aide d’une régression linéaire multiple – ce sont des variables qui ont une influence directe sur des salaires. En raison du nombre trop faible d’observations dans certains cas, il n’a pas été pourtant possible d’intégrer tous les indicateurs.
Plus le poste hiérarchique se situe en aval dans une agence ou une organisation, plus le salaire est bas. En comparaison avec le secteur senior supérieur, les personnes respon-sables de budgets gagnent 15% en moins et les non responsables de budgets, 23%.
La rémunération des femmes est inférieure de 7% par rapport à celle des hommes.
En outre, le nombre d’années d’expérience professionnelle, tout comme la durée d’emploi semblent exercer une influence sur l’évolution du salaire. Au niveau de la durée d’emploi, il faut tabler dans les premières années sur une augmentation de salaire annuel de tout juste 2% qui tend finalement en direction inverse pour les durées d’emploi élevées.
Les professionnels des RP et de la communication sont-ils »correctement » rémunérés ?
En complément, la question s’est penchée sur la manière dont les professionnels des RP et de la communication se positionnent par rapport aux postes comparables hiérarchi-quement dans des domaines d’activités totalement différents. Le critère de comparaison reposait sur l’enquête suisse sur la structure des salaires de la Confédération. Sur la base du modèle utilisé, quatre différences ont été identifiées entre les salaires effectifs et ceux qui pourraient être «attendus»
Les hommes actifs dans la communication gagnent 4% de moins par rapport à leur col-lègues dans d’autres disciplines, différence par contre absente chez les femmes. En d’autres termes: les différences de salaires entre les deux sexes sont moins prononcées dans la branche des RP et de la communication que dans les autres domaines d’activités.
Les salaires des professionnels des RP et de la communication dans les branches banques/finance/assurances (-13%) et de la télécommunication/des médias (-23%) sont in-férieurs à ceux qui étaient «attendus».
Les professionnels de la communications occupant de hauts postes gagnent 10% de plus qu’«attendus» alors qu’il s’agit exactement du contraire pour les fonctions en aval, que l’on soit responsable de budgets ou non.
Concernant la qualification quant à la formation et au perfectionnement, les différences entre les salaires effectifs et les salaires «attendus» se cantonnent presque toutes dans d’étroites limites. Avec une exception: les praticiens sans qualification gagnent bien 43% de plus qu’«attendus». Cela tend à prouver que, dans les RP et la communication, c’est précisément l’expérience qui aun rôle important.