#Etude : Un influenceur en Suisse est suivi en moyenne par 84’000 personnes sur Tik Tok, 30’000 sur Instagram et 4’500 sur YouTube
Une étude décortique le monde de l'influence suisse
L’étude de l’agence BB® Switzerland et Click Analytic lève le voile sur le monde de l’influence en Suisse. Tik Tok, Instagram, YouTube, les trois principales plateformes de créations de contenus sont passées au crible, mettant en lumière les acteurs de la micro-influence (jusqu’à 50’000 abonnés) comme de la macro-influence (plus de 50’000 abonnés). Un véritable travail de recherche et d’analyse qui dresse une photographie précise de ce nouveau canal marketing de plus en plus puissant, devenu incontournable.
Mesure du phénomène en Suisse et typologie d’acteurs
Si le marketing d’influence a su prendre une place croissante en 10 ans, s’affichant fièrement comme un pendant à la publicité classique – voire la détrônant parfois -, que représente-t-il concrètement en Suisse ? Selon l’étude, la représentation des créateurs de contenus sur les médias sociaux en Suisse est respectivement de 84’000 (Tik Tok), 30’000 (Instagram) et 4’500 (YouTube). Sans surprise, Tik Tok apparait en premier, une tendance qui suit celle visible au niveau international. Plus facile d’utilisation, plus spontané et nettement moins demandeur en termes de montage que YouTube, le réseau qui s’est d’abord adressé aux très jeunes, séduit aujourd’hui de plus en plus les autres générations. Tout réseau confondu, la parité est presque parfaite entre les influenceurs helvètes : 49.81% de femmes et 50.19 % d’hommes, dont 74% sont âgé.e.s entre 18 et 34 ans, ce qui correspond à la fourchette d’âge moyen des utilisateurs des trois plateformes pré-citées.
Un « röstigraben » côté influenceurs … et côté followers
Photographie des singularités du pays, l’influence en Suisse se polarise entre les créateurs suisses allemands d’un côté, les créateurs romands de l’autre. Peu de vases communicants entre les deux, en raison notamment des centres d’intérêts différents d’un côté et de l’autre du pays, et de la langue utilisée dans la rédaction des publications et les vidéos. Un vrai « röstigraben » donc.
Sur Instagram, la tendance se confirme. Roger Federer et ses 11,3 millions de followers se place en tête, suivi par Dean Schneider, Sarah Lahbati Gutierrez ou encore Marco Marques, tous des influenceurs basés entre la Suisse alémanique… et le reste du monde.
Sur Tik Tok, même son de cloche. Le podium des influenceurs suisses est, sans surprise, suisse allemand. La médaille d’or revient à This Pronto et ses presque 16 millions de followers, suivi de Noemie Nikita (13.4 millions), et Kris Grippo pour le bronze (6.3 millions).
Scores d’authenticité sur Instagram : une grande disparité en Suisse
Taux d’engagement, likes, nombre de followers, autant de métrics que regardent les marques pour évaluer le poids et l’impact des influenceurs. Mais depuis peu, une autre valeur entre dans le jeu, venant surpasser toutes les autres par le rôle qu’elle endosse : l’authenticité de l’audience, évaluée en score. En Suisse, ces scores sont extrêmement disparates, faisant poser la question de la réelle valeur de certains comptes. Si un Roger Federer a, sans surprise, plus de 80% de son audience qui est authentique, c’est à dire de vraies personnes qui le suivent, ce score tombe à 47% chez l’influenceuse Pamela Alexandra, pourtant classée 4ème si l’on regarde uniquement son audience (5.5 millions de followers). Et lorsque l’on regarde la photographie d’ensemble des influenceurs suisses, on arrive à un score moyen d’audience authentique (AAS) sur Instagram de 67%. Un chiffre qui soulève forcément la question de l’achat de fanbase par certains influenceurs pour faire grandir leur audience …
Et côté marques ?
Quelles marques jouent dans la cour de l’« insta-game » ? Dans le top 5… que des marques horlogères ! Rolex en leader avec plus de 13 millions de followers, suivi de Hublot avec deux fois moins d’audience (5.7 millions), puis Omega, Tag Heuer et Audemars Piguet aux audiences proches, entre 3.5 et 2.7 millions. Tik Tok est plus héréroclite, avec la World Health Organisation (WHO) qui a su se positionner en numéro 1 avec une audience de presque 3 millions, suivie de Tag Heuer et Hublot seules marques horlogères avec une présence de taille sur ce réseau, puis RedBull et Tataki ferment la marche.
Comment expliquer cela ? Pour Amancio Luis Cougil, Directeur de BB® Switzerland :
« Les marques horlogères traduisent cette notion de beau et d’esthétisme sur lequel Instagram se positionne. De plus, l’audience de cette plateforme étant un peu plus âgée que celle de TikTok, ces marques ont compris l’importance de dépenser en marketing d’influence pour une « next Gen » qui constitue, si ce n’est les acheteurs d’aujourd’hui, sans nul doute ceux de demain. Ces marques ont non seulement pris le virage, très vite, mais également mis en place une véritable stratégie d’influence intelligente et efficace.
Que l’on se situe côté influenceur ou côté marque, c’est vraiment une des clés aujourd’hui face à la concurrence extrêmement rude, et des algorithmes qui dictent les règles du jeu… avec une grande opacité. »