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« Tags Against Crime » où quand les vêtements sont le support de la campagne

Une femme sur cinq subit des violences sexuelles au cours de sa vie. Les personnes homosexuelles et transgenres sont plus de deux fois plus souvent confrontées à la violence. Seule une fraction de ces agressions sont dénoncées et encore moins ont des conséquences pénales. Ces faits sont au centre de la campagne de sensibilisation « Tags Against Crime » de la marque de mode suisse Maison Blanche et Jung von Matt LIMMAT, qui a été lancée dans le cadre de la dernière collection de la marque à la Fashion Week de New York.

La violence sexualisée est omniprésente. Et elle a trop rarement de réelles conséquences. Les personnes concernées restent seules avec ce qu’elles ont vécu, n’osent pas dénoncer les agressions par honte et par peur des conséquences ou des réactions de la famille, de l’entourage et de la police. Et lorsqu’elles le font, de nombreuses plaintes n’aboutissent pas à une condamnation. Ces acquittements sont très souvent motivés par un manque de preuves – et révèlent ainsi à quel point le sujet est encore traité de manière unilatérale.

Dans certains cas, le manque de preuves se réfère à l’ADN de l’auteur, qui n’a pas pu être préservé par les autorités de poursuite pénale. Les vêtements des personnes concernées, contenant potentiellement des traces d’ADN de l’auteur, peuvent devenir un moyen de preuve décisif.

La campagne fait partie de la 2024 Runway Collection de maison blanche, baptisée « DNA » et présentée le 10 septembre à la Fashion Week de New York. Au centre de la collection et de la campagne se trouvent des étiquettes de lavage qui véhiculent un message central.

« Il ne se passe pas un jour sans qu’un nouvel article d’actualité ne donne des raisons de s’indigner. La violence sexuelle est – malheureusement – encore partout. Le fait que nous puissions, avec « Tags Against Crime », contribuer concrètement, au sens propre du terme, à ce que la discussion se poursuive, nous réjouit énormément », déclare Dominique Mag-nusson, directeur créatif de la campagne. Jacqueline Rufener, également DC de « Tags Against Crime ». Et d’ajouter « Au cours des dernières semaines, nous avons eu des entretiens avec des ONG nationales et internationales et avons parlé avec des chercheurs en ADN, la police, des médecins légistes, des juristes et des politiciens. Ils nous ont confirmé à chaque fois que cette idée pouvait déclencher un débat important ».

De New York au Liechtenstein
Le coup d’envoi de la campagne a été donné lors du défilé de mode de maison blanche qui s’est déroulé le 10 septembre à la Fashion Week de New York dans la boîte de nuit « The Box Soho ». Des mannequins de renom comme Manuela Frey et les gagnantes de GNTM Vivienne Blotzki et Toni Dreher-Adenuga ont présenté des looks uniques avec un casting diversifié et bruyant dans le cadre d’un show riche en images. Le directeur artistique était Ben Prince, qui avait déjà mis en scène des défilés pour Louis Vuitton à la demande de Virgil Abloh. Les looks de la collection « DNA » étaient également placés visuellement sous le signe du thème de l’ADN : les imprimés sur les vêtements s’inspirent du procédé d’électrophorèse sur gel, le procédé d’analyse de l’ADN.

En Suisse, la campagne « Tags Against Crime » est soutenue par les organisations « DAO – Dachorganisation Frauenhäuser Schweiz und Liechtenstein » et « Stiftung gegen Gewalt an Frauen und Kindern ».ieuse preuve d’ADN est perdue. C’est pourquoi tous les vêtements de la nouvelle collection sont munis d’une étiquette de lavage avec la mention correspondante : « Do not wash if you’ve just been sexually assaulted » – c’est-à-dire le « Tag Against Crime ». L’étiquette de lavage, accompagnée d’un site web, indique comment recueillir le plus de preuves ADN possible en cas d’agression et où la personne concernée peut obtenir de l’aide.

Outre ce travail d’information concret, la campagne poursuit un objectif encore plus important : « Plus de la moitié des femmes en Suisse ont été victimes de harcèlement sexuel et environ un cinquième de violences sexuelles. Le nombre de cas non recensés est probablement encore plus élevé. Et les personnes LGBTIQA+ sont également touchées de manière disproportionnée par la violence sexualisée. Malgré ces chiffres, le sujet est encore tabou », déclare Yannik Zamboni. Et d’ajouter : « Avec « Tags Against Crime », nous ne nous contentons pas d’informer, mais nous faisons avancer le débat sur le traitement social de la violence sexuelle. Il s’agit aussi de constater que de nombreux agresseurs restent impunis et que le consentement est toujours un mot étranger après l’adoption de la solution « non, c’est non ».

Victoria Marchand

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