GAFAM : Prévisions publicitaires pour 2025
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Les prévisions de revenus publicitaires pour 2025 ont été diffusées. Si classement entre plateformes ne change pas, la situation des deux plus grands acteurs connaît des mouvements intéressants.
Voici ce qu’en dit Evelyn Mitchell-Wolf, Emarketer senior analyst :
L’univers Google où la force de l’habitude
« Le quatrième trimestre de Google témoigne de l’année difficile qu’il a connue. Le réseau a pesé sur la croissance, par ailleurs respectable, de l’activité principale de publicité de Google, comme c’est le cas depuis plus d’un an. YouTube s’est distingué, bénéficiant de tendances positives en matière d’audience. Google Search a terminé en force, même si les pages de résultats de recherche sont réorganisées autour des aperçus d’IA. Jusqu’à présent, Google a été en mesure de conserver sa part dominante du marché de la recherche malgré la concurrence croissante des détaillants, des réseaux sociaux et des challengers dotés d’une intelligence artificielle, tels que ChatGPT et Perplexity. Bien qu’il soit encore bien protégé, les avantages de Google dans le domaine de la recherche reposent sur son omniprésence et sur le comportement bien ancré des consommateurs. 2025 pourrait être l’année où ces avantages s’éroderont de manière significative, car l’application de la législation antitrust et les modèles d’IA open source changent la donne. Les résultats décevants de Cloud suggèrent que l’élan donné par l’IA pourrait commencer à s’essouffler au moment même où la stratégie de modèle fermé de Google est remise en question par DeepSeek ».
Le groupe Meta progresse, mais…..tout peut vite changer!
Les résultats exceptionnels de Meta au quatrième trimestre montrent clairement que les recettes publicitaires restent le moteur de l’entreprise. Cela dit, la plus grande question qui se pose à l’horizon 2025 n’est pas celle des bénéfices d’aujourd’hui, mais celle de savoir si le pari de 60 à 65 milliards de dollars de Mark Zuckerberg sur l’infrastructure de l’IA portera ses fruits.
Les ambitions de Meta en matière d’IA reposent sur Llama 4 et sur une intégration plus poussée de l’IA dans ses plateformes. Mais DeepSeek est venu jeter un pavé dans la mare. L’entreprise chinoise prétend que son LLM est plus performant et moins coûteux que ses concurrents américains. Si c’est vrai, le pari de 60 à 65 milliards de dollars de Meta sur l’IA risque d’être gonflé, et non visionnaire – un problème majeur pour une entreprise qui mise tout sur l’infrastructure.
Meta paie cher pour débaucher les créateurs de TikTok en leur offrant des primes en espèces et Meta Verified gratuit. L’avenir de TikTok étant quelque peu incertain, Instagram et Threads ont une ouverture, mais elle pourrait ne pas durer longtemps.
Quant aux vents contraires potentiels : L’abandon par Meta de la vérification des faits par des tiers au profit d’un modèle de désinformation basé sur la communauté (alias « X mais rendez-le Meta ») est un pari qui a de sérieuses implications en termes de sécurité de la marque. Les annonceurs se sont déjà montrés hésitants face au changement de modération de X. Si la nouvelle approche de Meta entraîne une recrudescence de la désinformation, les budgets publicitaires qui ont été si fiables pourraient commencer à se tourner vers d’autres sites.
Zuckerberg veut construire un empire de l’IA sur les os du métavers, mais pour l’instant, il dispose d’une forteresse coûteuse sans garantie que le monde veuille s’y installer.
Ci-dessous : les prévisions 2025 et 2024