#INTERVIEW – Enigma ouvre à Zurich

L’agence Enigma a ouvert une succursale à Zurich, l’occasion pour Cominmag de rendre visite à Olivier Kennedy, un entrepreneur genevois qui a ouvert des antennes à Berne, aujourd’hui à Zurich et demain à Berlin.

Olivier Kennedy, en 2014 Enigma ouvrait une antenne à Berne, pourquoi avoir attendu 2023 pour en faire de même à Zurich ?
L’agence de Genève couvre le marché romand et celle de Berne la Suisse alémanique, mais pour servir Zurich, il faut un bureau dans cette ville. Avoir pris du temps permet d’arriver sur place de manière crédible. Avec 50 collaborateurs, Enigma se situe parmi les grands acteurs du digital en Suisse romande ; à Zurich, nous sommes un jeune challenger. Nous devons continuer à grandir également pour pouvoir répondre encore mieux à toutes les facettes du marketing digital.

Qu’est-ce à dire ?
Les métiers sont devenus plus complexes, plus connectés et plus exigeants. Pouvoir proposer les meilleurs services dans le SEO, le SEA, le programmatique, l’influence marketing, l’optimisation de bannières et de sites, de la data analyse et du CRM, il faut recruter des supers spécialistes, pas des généralistes. Voilà pourquoi nous devons encore grandir.

Donc, Enigma n’est pas une agence 360° mais une agence de branding et une agence digitale.
Pour être compétitif et offrir le meilleure au client il faut super spécialisé. Enigma a dû abandonner l’événementiel ou les RP pour se focaliser sur la stratégie marketing, le branding et pourvoir  ainsi à un déploiement digital complet.

Notre spécificité est d’être presque les seuls à proposer l’accès à 100% du web Suisse, d’avoir un trading desk interne qui nous permet de faire économiser 30% de frais média à nos clients, et d’avoir un service de souscription marketing qui permet de travailler sur tous les éléments de campagnes aussi bien site, landing page, bannière concept et diffusion.

Pourquoi avoir débuté par Berne avant Zurich ?
Le destin. Je crois fermement que dans nos métiers le plus important ce sont les humains. J’ai eu la chance de rencontrer un client merveilleux à Berne qui est devenu un ami puis un associé et nous avons ouvert l’agence de Berne. Une occasion unique de mieux comprendre la culture de notre pays. Car depuis la capitale, on touche des clients alémaniques mais pas les Zurichois. Il était donc essentiel d’être présent dans ces deux villes.

Toujours dans le registre « culturel », s’installer à Zurich représente un coût supplémentaire ?
Oui, car les salaires y sont 15% plus chers. Pour ce qui est du recrutement, c’est plus compliqué à Zurich. Le marché est sec et les clients veulent traiter avec des collaborateurs qui parlent suisse allemand, pas allemand. Le bassin d’employés potentiels est donc tout petit en raison de la langue.

Louer de nouveaux bureaux à l’heure du télétravail, était-ce nécessaire ? 
Oui, car même si nous travaillons à 80% en remote, un bureau est un lieu d’échange et de rencontre avec nos clients. L’agencement du bureau zurichois fait la part belle aux salles de workshop et les lieux de réunions.  Au final avec 9 employés sur place, il n’y a que 4 postes de travail.

Quel est votre « what’s next » ?
L’intégration plus large de l’IA.

C’était déjà le cas au niveau trading, mais le côté génératif permet de livrer plus et mieux dans le même cadre budgétaire. Enigma a toujours travaillé à être AI-ready et maintenant on peut connecter tout cela et faire de nos méthodologies des automatisations.

Pour l’instant, cela ne remplace pas un vrai photoshoot ou le travail d’un copywriter, mais c’est une aide précieuse et permet de décliner bien plus rapidement qu’avant. Je pense que 2023 sera une année de grand changement.

Pour les agences, le défi est double car nous devons comprendre cette technologie et être capable de proposer un avantage compétitif qui sera perçu par nos clients comme de la valeur ajoutée. On se rappellera de la date du 30 novembre 2022, jour du lancement de ChatGPT.

Votre « motto » pour ces prochaines années ?
Ne pas hésiter à innover et à se transformer avant que le contexte nous force a faire.