Les éditeurs regrettent que le rapport sur l’IA du Conseil fédéral ne soutienne pas les droits d’auteurs des journalistes

Suite à la publication « Etat des lieux sur la règlementation de l’IA », par le Conseil fédéral, l’association des éditeurs SCHWEIZER MEDIEN regrette cependant que le Conseil fédéral n’ait pas (encore) donné un signal clair en faveur d’une protection rapide des contenus journalistiques contre l’accès de l’IA.

Rapport du CF -Etat des lieux sur l’IA-2025

Les modèles d’IA générative ont recours aux contenus des entreprises de médias, tant pour la construction que pour l’optimisation des modèles de langage. Cela représente un danger considérable pour le journalisme, car les entreprises de médias ne sont pas rémunérées par les fournisseurs d’IA pour l’utilisation de leurs contenus. Sans rémunération équitable, le fondement économique du journalisme est érodé. Dans le même temps, la réputation des contenus journalistiques peut être entachée par des sources peu fiables et des informations déformées provenant des applications d’IA.

Protéger les contenus journalistiques contre l’accès de l’IA : il faut aller beaucoup plus vite
Dans son analyse de la situation de l’IA, le Conseil fédéral accorde de l’importance à la question de savoir comment protéger les contenus journalistiques contre l’entraînement par des applications d’IA. Toutefois, les éditeurs  font remarquer que l’entraînement de l’IA avec des contenus médiatiques nécessite le consentement des titulaires de droits.

« Il est préoccupant que l’état des lieux ne porte que sur l’entraînement des applications d’IA, mais ne se prononce pas sur l’utilisation des contenus journalistiques dans les applications des modèles de langage qui gagnent en importance (en particulier RAG, retrieval augmented generation). Cette utilisation de contenus pour des offres d’information d’IA directement concurrentes est particulièrement dangereuse pour la pérennité du modèle économique journalistique. »

Toutefois l’assocation faitière estime que les réflexions du Conseil fédéral vont donc dans la bonne direction, mais elles ne vont pas assez loin et sont trop hésitantes. Compte tenu de l’utilisation non autorisée et non rémunérée de contenus journalistiques par l’IA, il est nécessaire de prendre rapidement des mesures pour faire respecter la protection du droit d’auteur et d’adopter d’autres règles contraignantes. La pérennité du journalisme professionnel en tant que modèle économique et la diversité du paysage médiatique sont menacées.