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Les rédactions doivent-elles intégrer l’IA ? Tamedia fait un test!

On connaît tous la situation difficile dans laquelle la presse écrite évolue désormais : la chute des revenus publicitaires conjuguée à une baisse d’abonnés papier et à une trop faible augmentation des login payants. Voici l’équation impossible qui a amené bien des éditeurs à licencier du personnel ces derniers mois. Or, parallèlement à ces efforts structurels, les outils IA ne cessent de se développer et de permettre des gains de productivité. Difficile d’y résister !

Le modèle de Tamedia
Son titre Tages-Anzeiger vient de lancer un test pour produire des résumés d’interviews générés par l’IA. Concrètement (ndrl. cela mérite que l’on soit précis) le journaliste réalise et enregistre son interview. Ce n’est que la retranscription et rédaction de la première version qui sont réalisés de manière synthétique. Le texte final est soumis à l’appréciation du rédacteur qui peut modifier et améliorer ce qu’il veut avant la publication. Utiliser ainsi l’IA, est-ce tromper ?

Du côté éditeur, on estime que non et l’on rappelle que s’intéresser à l’IA va de pair avec le développement digital. Et que puisque le texte est vérifié par un journaliste, il s’agit bien d’un article et non d’un produit artificiel. Mais du côté de la rédaction, on penche pour une autre interprétation. Comme nous l’apprend persöhnlich.ch « , les rédacteurs invoquent la charte de Tamedia qui stipule que l’IA peut être utilisé comme un soutient et non comme une méthode généralisée de travail. Résultat, son utilisation pour la rédaction d’un article devrait être annoncée au lecteur. »

Qu’en pensent les associations professionnelles?
Le Conseil de la presse n’a pas encore édicté des consignes claires à ce sujet. Le thème est très sensible. Le passage vers un tout numérique pour les médias les contraint à produire de plus en plus de textes et dans des formats différents pour toutes les plateformes (articles longs, shorts pour les réseaux sociaux, vidéos, audios, etc..) or toutes les rédactions voient leurs effectifs se réduire, c’est la quadrature du cercle.

Contacté par Cominmag, Stéphane Estival, président de Médias Suisses, informe que la branche est en train de référencer tous les cas d’usages de l’IA. « La question de la transparence est essentielle pour instaurer une confiance entre les titres et les lecteurs. » Mais la relation entre ces sociétés proposant de l’IA est un nouvel élément à prendre en compte dans le dossier des droits voisins. « Les éditeurs sont mobilisés et des initiatives concrètes seront bientôt annoncées au niveau européen. »

La boîte de Pandore a bel et bien été ouverte. Il est donc urgent de définir des règles. Les éditeurs ont pris trop de temps à comprendre que la relation avec les GAFAMs se faisaient à leurs dépends. La question des droits voisins doit être réglée au plus vite. Peut-on imaginer que dans un avenir proche l’on s’achemine  vers une segmentation « produits synthétiques et réseaux sociaux » vs  » articles rédigés par des humains et médias certifiés »… ce serait peut-être la meilleure des solutions ?

Victoria Marchand

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