Le prix du livre enfin réglementé en Suisse
Le parlement a su entendre la branche et comprendre les vrais enjeux du débat, à l’issue d’une procédure lancée en 2004 déjà, par le dépôt de l’initiative parlementaire de feu M. Jean-Philippe Maitre, initiative dont la défense a été reprise par M. Dominique de Buman.
La Suisse rejoint ainsi ses voisins – français, allemand, autrichien et italien – qui tous connaissent une règlementation du prix du livre. Elle y a fait ses preuves, en favorisant le maintien d’un réseau de librairies dense, diversifié et de qualité. Avec une règlementation du prix du livre, tous les acteurs du marché – les petits et les grands, les étrangers et les suisses – sont mis sur un pied d’égalité. La concurrence s’y fait sur l’offre et le service, et non sur le prix.
Dans un pays pluriculturel et plurilingue, dont le marché du livre est de surcroît largement dominé par la production étrangère – 80% des livres vendus sont importés – le principe de la défense de la diversité culturelle est de plus d’une importance capitale pour la présence et la visibilité de la production éditoriale suisse.
La loi qui a été adoptée par le parlement est simple: elle ne nécessite pas de financement particulier et ne crée pas de charges supplémentaires pour la Confédération. Elle est bonne pour le consommateur! Dans le domaine du livre, la libéralisation des prix n’a, en effet, pas joué en sa faveur. Pour quelques centaines de best-sellers, vendus à pris cassés, les prix de l’assortiment disponible – des dizaines et des dizaines de milliers de titres – ont pris l’ascenseur, et ce de manière très sensible – 25 à 60% par rapport à leur prix d’origine en Euros, selon les éditeurs.
La loi donne au Surveillant des prix la possibilité d’intervenir et de fixer les majorations maximales autorisées. Enfin, la règlementation des prix prévoit la possibilité d’accorder des rabais à la clientèle, tant aux particuliers qu’aux écoles et aux bibliothèques; simplement ces rabais sont fixés et plafonnés.