Musée de la communication : réflexions et pistes sur l’avenir des institutions muséales
Dans un monde qui se dématérialise quel est le rôle d’un musée, lieu où l’on stocke et on présente des objects ? Doit-on y voir une opposition entre numérique et analogique ? Lors de la conférence de presse de ce matin, la directrice du Musée de la communication à Berme, Jacqueline Strauss et Christian Rohner, directeur adjoint et responsable des expositions et du musée numérique ont fait le point sur l’année 2022 pour leur institution et on présenté leurs projets en 2023.
Fréquentation : le public est de retour
Les séquelles du Covid-19 n’ont pas empêché le Musée de la communication d’accueillir près de 100 000 visiteurs en 2022. On est encore en-dessous du nombre maximum de 2020 (près de 120 000 entrées) mais le trend est nettement à la hausse. Il en va de même avec les visites scolaires. L’an dernier ne sont pas moins de 1418 classes qui ont visité les espaces très didactiques que cette institution.
Mais à peine la menace du Covid éloignée voici que la question de l’énergie a pris le devant de l’actualité. Soucieuse de la question de la durabilité, a la consommation d’énergie du musée a baissé de 30% par rapport à 2012, le bâtiment fonctionne désormais sans énergie fossile et l’équipe du musée s’est habituée à des salles plus fraîches et aux escaliers. «La pandémie nous a encouragés à explorer de nouvelles choses», constate Jacqueline Strauss, la directrice du musée, qui poursuit en ces termes: «Nous adorons ça!» C’est ainsi que le Musée de la communication poursuit des projets d’avenir que d’autres musées suisses et étrangers observent avec attention. L’un d’entre eux est de concrétiser la durabilité dans le monde muséal.
Exposition sur la durabilité
L’exposition temporaire Planetopia – Place au changement mondial inaugurée en novembre dernier pose un nouveau jalon dans la fabrication d’une exposition: 90% des matériaux utilisés sont des produits recyclés, une réalité que dissimule la conception accueillante et stylée. Le musée a d’ailleurs conclu plus de 3500 accords sur le changement mondial avec les 17 000 visiteurs que Planetopia a déjà attirés à ce jour. Une contribution tout ce qu’il y a de concrète à la lutte contre la crise écologique.
Quel avenir pour les musées ? Des pistes
Pour que les musées restent pertinents à l’avenir, il faut qu’ils s’ouvrent: espaces hybrides et polyphoniques sont les mots clés sur le sujet. Les musées entendent partager leur souveraineté en matière d’interprétation, associer des perspectives différentes et acquérir ainsi une dimension polyphonique. C’est le moyen qui leur permettra d’offrir des points d’ancrage à de larges pans de la population (y compris aux personnes qui n’ont jamais franchi les portes d’un musée), allant au-delà du simple divertissement. Dans les mondes numériques, analogiques ou hybrides, c’est-à-dire associant les deux.
Raison pour laquelle le Musée de la communication s’ouvre aussi dans le domaine des collections. Par des voies numériques et analogiques, il invite le public à sélectionner les objets qui entreront dans la collection et à contribuer à résoudre les points d’interrogation que suscitent de nombreuses photos. Les deux modules figurent sur le site web du musée (https://www.mfk.ch/austauschen/mitwirken) et sont ouverts à toutes les personnes intéressées.
Rubi le robot permet également d’organiser une visite virtuelle personnalisée. Il suffit de d’inscrire du ce lien . Comme l’a expliqué Christian Rohner, on laisse son adresse mail avec une proposition de date. Le jour convenu, un guide du musée vous commentera la visite que vous guiderez à distance grâce à Rubyi. « Cette offre va être développée et l’on pourra disposer d’un agenda pour organiser ces visites virtuelles », promet-on.
Ces nouveaux outils numériques seront encore plus présent lors de la prochaine exposition temporaire (du 10.11.23 au 21.07.24). Le thème est très ambitieux car comment parler de rien ? « Nous sommes en pleine réflexion pour être à la hauteur de ce nouveau défis ».