PIB vaudois: l’embellie se confirme
Les signes d’amélioration de la conjoncture vaudoise se multiplient. Les dernières prévisions du FMI indiquent un raffermissement de l’économie mondiale, le franc continue de s’affaiblir face à l’euro et la plupart des indicateurs de l’activité dans les branches du canton progressent. Le PIB vaudois est attendu en hausse de 2,5% cette année, selon les dernières prévisions calculées par le CREA et publiées par la BCV, l’État de Vaud et la CVCI. L’an prochain, la croissance devrait rester solide, à 1,9%.
Les dernières prévisions de croissance pour le canton sont en ligne avec celles qui avaient été publiées ces derniers trimestres. Elles sont également similaires aux prévisions de croissance du Secrétariat d’État à l’économie (SECO) pour l’ensemble de la Suisse (+2,4% en 2018 et +2,0% en 2019). Alors que 2017 a été une année mitigée, avec un PIB en hausse de 0,8% dans le canton, en raison notamment d’une croissance faible dans le secteur tertiaire, les perspectives sont bonnes aussi bien pour les activités tournées vers les marchés d’exportation que pour celles qui s’adressent au marché intérieur. Comme l’ensemble de l’économie suisse, le canton semble donc en passe de se remettre du choc de l’abandon, en janvier 2015, du cours plancher de l’euro par rapport au franc.
La bonne dynamique conjoncturelle dans le canton de Vaud se reflète aussi dans la hausse de la plupart des indicateurs de l’activité dans les branches suivies par la Commission Conjoncture vaudoise ou dans le repli du chômage. Elle s’explique notamment par l’amélioration que connaît la conjoncture mondiale depuis 2016, qui s’observe aussi bien dans les pays émergents qu’aux États-Unis ou dans la zone euro. De plus, l’euro a regagné du terrain par rapport au franc, avec une appréciation d’environ 10% depuis le début de 2017. À plus long terme, la confirmation par le Conseil d’État de l’entrée en vigueur en 2019 du volet vaudois de la troisième réforme de l’imposition des entreprises (RIE III vaudoise) constitue une bonne nouvelle pour l’économie du canton.
L’environnement conjoncturel n’est cependant pas entièrement dégagé. Les facteurs d’incertitudes sont toujours nombreux et le risque d’un affaiblissement
de la dynamique conjoncturelle mondiale ou d’une remontée du cours du franc existe. Sur le plan international, il faut notamment mentionner la procédure de
sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE), la normalisation de la politique monétaire aux États-Unis et celle à venir dans la zone euro, le risque
de guerre commerciale ou encore les foyers de tensions géopolitiques ainsi que les relations crispées entre les pays occidentaux et la Russie. Sur le plan suisse,
une certaine incertitude subsiste dans l’évolution des relations avec l’UE.
Au niveau des branches, la chimie-pharma ainsi que le commerce, les activités immobilières et les services aux entreprises devraient afficher cette année
comme l’an prochain une croissance marquée (au-delà de +2%). Après une progression marquée de la valeur ajoutée en 2018, la construction ainsi que les services publics et parapublics devraient connaître une légère baisse de régime et une croissance modérée (entre +0,5% et +2%) en 2019. Enfin, l’industrie des
machines et l’horlogerie, l’industrie alimentaire, les services financiers, les transports et les télécommunications ainsi que l’hôtellerie et la restauration devraient quant à eux voir leur activité se développer à un rythme modéré cette année comme l’an prochain.