PRESSE SUISSE refuse l’augmentation de 6% demandée par Impressum
La délégation de PRESSE SUISSE a rejeté jeudi dernier une demande d’Impressum tendant à obtenir une augmentation linéaire de 6% du barème des minima de la Convention collective de travail (CCT), grille qui fixe les conditions salariales de base pour les journalistes romands affiliés. Impressum entend saisir le tribunal arbitral institué par la Convention. L’association romande des éditeurs, qui estime que sa position est en accord avec la CCT, attend le verdict de cette instance avec sérénité.
Confrontée à une demande du syndicat des journalistes visant à augmenter le barème des minima des journalistes de 6% pour l’ensemble de la branche, l’association des éditeurs romands a rappelé qu’en dépit d’une relative amélioration de la situation conjoncturelle après la crise sans merci des années 2008-2009, les risques structurels de la presse écrite demeuraient toujours aussi menaçants: d’une part, une baisse constante des ventes de publications au numéro et par abonnement et, de l’autre, une migration de la publicité vers la télévision et Internet.
PRESSE SUISSE a également constaté que les situations financières individuelles des entreprises de presse étaient très différentes les unes des autres, selon les régions de Suisse romande. Si bon nombre d’éditeurs accordent des rémunérations dépassant les montants prévus par le barème, certains n’ont en revanche pas d’autre choix que de s’en tenir aux minima de la CCT. Pour ceux-ci, l’augmentation du barème demandée par le syndicat des journalistes entraînerait de fait une augmentation de la masse salariale de 6%, ce qui est irréaliste au vu de la situation économique actuelle.
Face aux difficultés de la branche et aux situations contrastées des entreprises qui la composent, PRESSE SUISSE estime qu’une augmentation linéaire du barème serait aujourd’hui très difficile à réaliser sans mettre en danger la survie de certaines publications. L’association des éditeurs se déclare en revanche prête à inviter ses membres à entrer en matière sur une augmentation des salaires réels en fonction des possibilités financières de chaque entreprise. PRESSE SUISSE rappelle que les éditeurs ont régulièrement procédé à des augmentations des salaires réels ces dernières années, lorsque la situation du marché le permettait.
Impressum a accueilli ces explications en choisissant de porter la question devant le tribunal arbitral institué par la CCT. PRESSE SUISSE estime quant à elle que les négociations se sont déroulées conformément au texte et à l’esprit de la Convention collective, raison pour laquelle elle attend le verdict de cette instance avec sérénité.