Quand des archives médicales s’exposent comme de l’art
L’exposition Medical Borders est le résultat d’un projet de recherche multidisciplinaire mené à l’Institut de Recherche en Arts Visuels (IRAV), Ecole de design et haute école d’art du Valais (EDHEA), rendu possible grâce au soutien financier de la HES-SO (DAV), de l’IRAV et des Archives de l’Etat du Valais.
Cette exposition sera ouverte du 20.01. au 05.04.2024 aux Arsenaux, 45 rue de Lausanne à Sion
Coordonné par Prof. Jelena Martinovic, avec la participation des artistes Maria Iorio & Raphaël Cuomo et Laurence Rasti, des architectes Lucia Bernini et Jonas Heller, et du chercheur et commissaire Andrea Bagnato, l’exposition explore les relations entre la migration, le travail et la politique de santé publique en Suisse.
Parmi les vastes fonds d’Archives de l’Etat du Valais se trouvent sept boîtes déposées dans les fonds du Service cantonal de la santé publique. Étiquetées « Contrôles pulmonaires des étrangers aux frontières », elles contiennent des dossiers médicaux et des radiographies de quelques centaines de travailleurs et travailleuses qui ont immigré en Suisse dans la seconde moitié du XXe siècle.
Le fonds d’archives « Contrôles pulmonaires » est une trace unique et rare. Il s’agit à la fois d’un document historique de la vie des personnes (Qui est passé par Brigue, pour quelle raison et dans quel état de santé ?) et d’un fragment de l’infrastructure de santé publique qui contrôlait les ouvriers et ouvrières venant de l’étranger.
L’exposition révèle pour la première fois les dossiers du Service sanitaire de frontière, en respectant les principes de protection des données. Elle ne montre pas de véritables documents historiques, mais les présente de manière médiée, c’est-à-dire à travers des approches artistiques et des supports variés (film, poésie, photographie, design, son).
L’exposition s’articule autour du concept du « savoir de l’ombre », qui s’associe la « lumière » utilisée pour produire les images (les rayons X, dans un format standardisé) et ce que cache la transparence (représentations subjectives du corps, de la vie des travailleurs et travailleuse migrant·es). Elle « écoute » les archives en dévoilant des voix non entendues. L’exposition est une réponse affective au patrimoine matériel et immatériel exploré par les chercheurs et chercheuses ainsi que les artistes visionnaires.
Les installations seront complétées d’une série d’événements qui aura lieu à la Médiathèque Valais – Sion (performance et tables rondes) ainsi qu’à Brigue (sous forme d’une visite commentée).