Rentrée des éditeurs aux couleurs de la protection des contenus et du soutien aux médias
C’est une tradition à Zurich. Les éditeurs suisses réunissent, début janvier, à l’occasion de l’Epiphanie. Avec plus de 250 représentants des entreprises de médias, de la politique, des autorités et de l’économie, la Journée des Rois, a été présidée par Andrea Masüger, qui représente l’association Schweizer Medien.
Son allocution a été des plus claire et directe : « pour maintenir la force de frappe du journalisme en Suisse, il faut maintenant des mesures politiques urgentes et nécessaires, comme l’extension temporaire de l’aide indirecte à la presse pour les journaux locaux et régionaux, l’adaptation du droit d’auteur à l’ère numérique et aux normes internationales (droit voisin) ainsi qu’une plus grande considération de la SSR pour les médias privés. Les mesures d’économie sévères prises par les entreprises de médias au cours des derniers jours et semaines montrent que le temps presse.
L’IA générative apporte des chances et des dangers
Des experts, des scientifiques des médias et des managers des médias ont été invité à sonder les chances et les risques de l’IA pour les médias, la démocratie et la société. Pour le président, il est clair que : « les dangers pour le modèle commercial du journalisme et les dommages pour la politique démocratique sont au moins aussi importants que les chances que l’IA apportera aux médias ».
Raison de plus d’exploiter activement les opportunités et de réduire les risques. Ainsi, l’association des édituers donne à ses membres des recommandations d’action pour une utilisation responsable de l’IA dans le quotidien journalistique et lance en même temps un appel aux plateformes technologiques : « Il faut une protection de la propriété intellectuelle et une rémunération équitable pour l’utilisation des contenus journalistiques, comme de la transparence sur les mécanismes de l’IA générative et des coopérations entre les entreprises médiatiques ainsi que les développeurs et les exploitants de l’IA. »
Ce n’est que sous ces condition que l’offre médiatique de base pourra être garantie à l’ère de l’IA. Et, de conclure, que les processus démocratiques pourront être protégés en Suisse également.
Jon Pult invité par les éditeurs
Vice-président du PS et, jusqu’à la fin de l’année dernière, président de la Commission des transports et des télécommunications du Conseil national, importante en matière de politique des médias, a lui aussi souligné dans son discours l’importance des médias pour notre démocratie directe. Il n’a pas manqué d’affirmer que la politique est désormais appelée à agir face à la « baisse dramatique du financement du journalisme ». Car face à la désinformation croissante, « un système médiatique sain et diversifié est également une question de sécurité nationale ». Et de plaider, notamment ce qui concerne les droits voisin que l’extension de l’aide indirecte à la presse doit agir comme un pansement nécessaire pour les médias.
Et d’aller encore plus loin : « il faudra aussi un financement public du journalisme, indépendant et indépendant, dans l’intérêt de la société, payé par exemple par une taxe sur la publicité. Dans la lutte contre les antidémocrates qui montent dans le monde entier, ce politicien considère en outre le système médiatique dual de la Suisse ainsi que la liberté de presse illimitée, un acquis libéral essentiel, comme des moyens décisifs.
« Le secteur de la publicité doit lui aussi prendre ses responsabilités »
Manfred Kluge, Chairman D-A-CH d’Omnicom Group, estime que la responsabilité de la diversité et de la qualité si nécessaires des médias incombe également aux annonceurs et aux agences médias. Selon les prévisions, le marché publicitaire va certes croître jusqu’en 2026, mais la répartition va continuer à se déplacer de manière extrême vers les plateformes de recherche et de médias sociaux. Il faut donc s’attendre à une large disparition des médias. Kluge appelle tout le monde à agir : Les annonceurs et les agences eux-mêmes devraient notamment accorder plus d’importance aux critères qualitatifs lors de l’attribution de leurs budgets.