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Convergence des usages: iPad ou pas?

Nombreux sont ceux qui essayent de nous présenter l’iPad comme l’objet ultime de la convergence informatique. Bien qu’étant un fan de la «Pomme» de la première heure, j’estime qu’il faut garder un peu de discernement. L’objet tout usage n’existe pas: à l’instar des pneus d’une voiture, il n’a pas de bons pneus d’hiver et d’été à la fois. On a essayé mais on n’y est jamais arrivé.

Une des premières réflexions que l’on m’a faite lorsque j’ai reçu mon iPad fut: «du coup, tu n’as plus besoin de ton kindle (e-book d’Amazon)!». Ce qui est totalement faux. En effet, bien qu’il soit beaucoup moins aisé de naviguer avec un kindle lent et peu ergonome, sa lecture se rapproche réellement de celle sur papier. Essayez de lire au lit juste avant de dormir un livre sur votre iPad et votre cerveau en sera excité comme après usage de votre ordinateur, insomnie garantie. Utiliser un iPad à l’extérieur est quasi impossible compte tenu des innombrables reflets sur l’écran. Alors qu’à l’inverse, il contribue par ses contenus multimédia, à une expérience multi sensorielle parfaite pour des magazines ou des livres à caractère illustratif. Allez visionner la vidéo produite par le département R&D de Bonnier sur l’évolution de l’expérience de lecture des magazines (http://vimeo.com/8217311) et télécharger l’application «Paris Match» sur iPad pour appréhender la puissance de l’expérience et comprendre que tout ceci n’est pas de la science fiction.

Dans les années ’90, le «Newton» reconnaissait déjà parfaitement votre écriture, alors qu’aujourd’hui l’iPad ne le propose pas. Si l’on sait qu’actuellement, le marché propose plusieurs solutions de stylos qui enregistrent parfaitement votre écriture, alors pourquoi vouloir utiliser une solution moins profilée dont on forcerait l’adaptation?

Vous imaginez-vous téléphoner avec un objet qui a le gabarit d’un bloc A5? Faire du graphisme sur un téléphone? Utiliser un ordinateur, ou même un portable dans le bus ou le métro? Dans un bureau, on a rien trouvé de plus précis qu’une souris pour pointer quelque choses à l’écran et qu’un clavier pour saisir du texte. Rappelez-vous c’est la bonne compréhension des usages et des différents contextes qui vous fera choisir l’objet adapté à la situation.

Lors de la conférence de pré-lancement de Lift10 (www.liftconference.com) chez LABEL dont le thème était «Du Newton à l’iPad: comment à l’avenir allons-nous interagir avec l’information?», nous avons eu l’occasion de débattre de ce thème avec de nombreux intervenants. Ce fut très intéressant d’écouter les expériences de chacun. Étienne Mineur nous a par exemple parlé de l’affection qu’il a pour les pièces en bois dans les jeux de société, alors qu’Hubert Guillaud nous montrait une expérience de navigation et d’interactivité avec pour seul instrument le regard. Le monde virtuel et réel s’entremêlent de plus en plus. Aujourd’hui, on étudie le comportement de joueurs de plateformes pour créer des jeux traditionnels intégrant cette nouvelle dimension interactive.

Durant les trois jours de la conférence Lift10, dont la thématique était «Connected people», LABEL a présenté Microsoft Surface pour faire découvrir une dimension supplémentaire de l’interaction avec l’objet. En effet, grâce à ses différents modes de connexion (bluetooth, WiFi, RFID, etc.), l’ajout de plusieurs caméras infrarouges et du «Cloud», il est possible de faire interagir plusieurs personnes ou objets entre eux, sans même toucher la Surface. Plusieurs autres expériences d’interaction étonnantes étaient également présentées (http://liftconference.com/fr/news/lift-experience-at-lift10-mode-demo-final-update).

Les limites technologiques étant sans cesse repoussées et chacun ayant des besoins et des usages spécifiques, nul doute que nous sommes loin d’être au bout de nos surprises.

Et pour revenir à la question initiale sur l’iPad, je suis d’avis qu’il existe plusieurs interprétations de cet objet. Personnellement, il couvre 80% de mes besoins courants liés à l’information. Il s’avère un formidable terminal de loisirs numériques – il n’a d’ailleurs pas d’énorme besoin de mémoire de stockage, puisqu’il est capable d’opérer sur n’importe quel contenu à distance. Toutefois, une question fondamentale subsiste : alors qu’il pourrait être l’objet de partage idéal, sur la table du salon par exemple, comment l’utiliser ouvertement à plusieurs, alors que chacun voudra y stocker des informations très personnelles comme des e-mails, par exemple?

Nous aurons sûrement l’occasion d’y revenir lors d’une prochaine édition.

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