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Les drones à l’honneur à Las Vegas

Chaque année, tout début janvier, se tient à Las Vegas le très couru Consumer Electronic Show (CES). Ce rendez-vous est devenu l’incontournable point de rencontre entre vendeurs et acheteurs de technologie, mais également un fabuleux tremplin pour tous ceux qui se lancent dans la production de nouveaux objets, souvent soutenus grâce au financement participatif.

Le CES a vu le jour en 1967 à New York ; il a établi ses quartiers à Las Vegas quelques éditions plus tard. Afin de nous rappeler que nous sommes bien dans le pays de la démesure, quelques chiffres. La surface d’exposition s’étale sur 2,4 millions de « square feet », soit plus de deux cent mille mètres carrés de surface : de quoi marcher plusieurs dizaines de kilomètres à pied ! Quelque deux cent mille produits sont présentés durant les quatre jours d’exposition, et pas moins de cent septante mille personnes obtiennent une accréditation. Côté exposants, plus de trois mille prennent place dans les différents lieux d’exposition. De quoi s’y perdre. Pour ceux qui n’ont jamais assisté à cet événement, le lieu le plus intéressant (et le plus accessible en matière de contacts) reste le Sands Expo sous le Venetian Palazzo. Une fois passés les quartiers reproduits presque à l’identique de la très belle cité de Venise, vous pourrez rencontrer des milliers de startups à l’étage du bas dans l’Eureka Park. Les grandes marques sont installées juste au-dessus, et elles restent elles aussi très accessibles malgré tout.

Drones par-ci, drones par-là !
Cette année, l’objet incontournable, que ce soit au Sands ou au Las Vegas Convention Center, c’est le drone. Il y en a tous les deux mètres. On parle d’une trentaine de marques, sans compter les stands de Shenzhen, sorte de quartier chinois dans l’expo regroupant une pléthore de fabricants ou d’importateurs ; de quoi se perdre à coup sûr tant le choix est impossible. A noter pour rappel qu’une des caractéristiques de cette exposition est qu’aucun objet n’est proposé à la vente, même si beaucoup de visiteurs sont repartis avec leur hoverboard électrique !

De quoi justifier que l’on croise l’Atlantique pour assister à ce salon ? Et comment ! Car ce ne sont pas les nombreux stands qui proposent de la réalité virtuelle ou des casques qui pourraient faire de l’ombre à ces engins volants, ni même ceux nombreux proposant des robots. Et pas non plus la « French Tech », la plus grosse délégation après les Américains, rassemblant un grand nombre de startups françaises.

Non ! Cette année, l’innovation technologique en matière de drone est venue de Chine, plus précisément de Ehang. Plus grand que tous ceux exposés dans les allées du CES, ce drone peut transporter une personne, d’environ cent kilos. Pour unique accessoire de décoration dans la cabine équipée un seul siège, une tablette Surface sur laquelle on choisit sa destination.

Le véhicule est impressionnant. Il est équipé de huit rotors et même d’un coffre à bagages. Trônant sur son stand, des vidéos le montre en vol, dans un mélange d’images réelles et de synthèse. L’Ehang 184, c’est son petit nom, est présenté avec un film qui montre jusqu’aux ratés des différentes étapes de développement, une transparence tellement rare que cela mérite d’être souligné. Une belle leçon d’humilité, même si le sentiment de frustration reste entier car on rêve immédiatement de pouvoir le voir voler, voire de monter à bord.

Côté technique il pèse deux cents kilos et dispose de 23 minutes d’autonomie pour un vol à plus de 500 mètres d’altitude maximum. Filant à plus de cent kilomètres par heure, il ne nécessite que deux à quatre heures de charge. Et il dispose même de la climatisation à bord. Aucun prix officiel n’a été communiqué par la firme chinoise.

Une chose est claire, il faut arrêter de voir la Chine comme un pays de suiveurs. En la matière, nous avons affaire à une véritable innovation. Et pour casser ce cliché, rappelons que c’est ce même pays qui a lancé les drones de loisirs. L’Ehang 184 ouvre une nouvelle porte vers la livraison par drone d’objets distribués par des sociétés de e-commerce, le temps que la robotisation soit capable de constituer de véritables flottes volantes qui survoleront sur nos têtes en remplacement des camions de livraisons. A suivre…

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