Cinq spectacles romands deviendront des films sur la RTS
L’association De la scène à l’écran, dont fait partie la RTS, vient de désigner les projets lauréats de l’appel à projets 2023.
Les cinq projets lauréats de cette 5e édition viendront ainsi compléter le catalogue d’une quinzaine de films déjà produits depuis la création de l’association. Parmi ceux-ci se trouve Mon corps virtuel et mon double, recréation audiovisuelle finaliste du Prix Italia 2023. « En plus de donner naissance à des œuvres originales et autonomes, nous allons garder une trace de spectacles par nature éphémère. Le fait que les réalisatrices et réalisateurs des films s’emparent de cette richesse scénique pour la réinterpréter à leur manière est un signe réjouissant de porosité entre les disciplines artistiques », note Christine Salvadé, cheffe de l’Unité culture de la RTS.
Depuis la dernière saison, SRF et la RSI ont rejoint l’aventure en créant des opérations similaires. L’initiative romande s’est ainsi transformée en une opération nationale.
Films retenus en 2023
Fairfly, réalisé par Sam et Fred Guillaume, d’après la pièce de Joan Yago García mise en scène par Julien Schmutz (production Cine3D). Quand leurs emplois sont menacés en raison d’une restructuration, Simon, Philippe, Martha et Amélie se réunissent pour rédiger un communiqué afin de sauver leurs postes. Véritable manifeste, celui-ci expose avec vigueur leur indignation face à ces coupures sauvages. La pièce que se proposent de recréer les frères Guillaume est une comédie sur l’émergence des start ups.
Still Life, réalisé par Camille de Pietro et Anne Bisang, d’après la pièce Still Life (Monroe-Lamarr) de Carles Batlle, mise en scène par Anne Bisang (production PointProd). Le film se construit notamment autour de trois scènes clés, entre Marilyn Monroe et Hedy Lamarr. Il s’en détache en allant chercher une autre narration, à travers des entretiens filmés des comédiennes Valeria Bertolotto et Jeanne de Mont. Il a pour intention d’explorer les pans cachés des traumas de castings à travers les récits des comédiennes de la pièce.
Un pêcheur de perle, réalisé par Séverine Barde, d’après la pièce Laterna magica, mise en scène par Dorian Rossel et Delphine Lanza, sur un texte original d’Ingmar Bergmann (production Paradigma Films). La fausse autobiographie du cinéaste Ingmar Bergman a donné naissance à une pièce emblématique du répertoire de la Compagnie Super Trop Top, qui a beaucoup tourné en Suisse romande et à l’international depuis sa création en 2019. Le spectacle a pris plusieurs formes selon les lieux de représentation. Cette saison, il va être créé en version théâtre d’appartement et une pièce radiophonique se prépare, par ailleurs.
Autostop, réalisé par Roman Hüben, d’après une pièce de Floriane Mésange. Avec Maxime Gorbatchewsky et Jean-Daniel Piguet (production Octuor Films production). Floriane Mésenge voyage en autostop et rencontre des gens. Dans l’intimité de l’habitacle, la parole se donne et se prend avec légèreté et profondeur, comme si l’anonymat permettait un accès facilité à l’essentiel. Tous les sujets d’actualité y passent. Le réalisateur s’empare de cette riche matière et y voit un riche potentiel à l’audiovisuel, notamment en faisant ressentir la contrainte physique de l’habitacle des voitures, en filmant les paysages qui défilent, en rythmant les scènes avec des silences, des échanges de regards et des chansons qui passent à la radio.
Down, réalisé par Julietta Korbel, d’après Down Full Album de Mélissa Guex et la Compagnie Sumo (production Nous Prod). Le spectacle chorégraphique explore la fusion de la danse et de la musique punk à travers une batterie et un corps en mouvement. Il s’agit d’une invitation collective à participer à une performance explosive, une réponse au down collectif, ce moment de descente après l’extase. Le film propose d’approfondir la notion d’interactivité avec le public (celui de l’écran via celui de la scène) en plaçant la question de la perspective au cœur de la démarche.
