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Tamedia éditions romandes : la grève est reconduite

A la mi-journée, la grève des rédactions du Matin, 24Heures et Tribune de Genève semble se durcir. Un nouveau vote devrait décider, en fin de journée, de la reconduite ou non de ce mouvement. Alors qu’aujourd’hui ces titres sont sortis dans une édition très allégée, une nouvelle journée de grève ne devrait pas permettre d’imprimer de nouvelles éditions.

Après l’Assemblée générale de 14h, les rédactions on décidé de poursuivre la grève et de réévaluer la situation jeudi. Les grévistes prennent aussi acte de la volonté de Tamedia de reprendre les négociations via l’Officie de conciliation du canton de Vaud. Des négociations qui ont été interrompue par précédemment par les grévistes. Dans ces conditions peut-on parler de grève « licite » ?

Selon le syndicat Syndicom : 
La grève d’aujourd’hui est parfaitement licite : elle est la seule mesure qui restait à disposition des travailleurs pour être entendu. La grève est proportionnée, en particulier suite au silence opposé par Tamedia à l’offre de dialogue des gouvernements cantonaux. Il est trop tôt pour se précipiter indûment sur le plan social.

Voilà des mois que les travailleurs et les syndicats ont fait les plus grands efforts pour que Tamedia entende des revendications comme le gel des licenciements pour une durée de deux ans ou l’étude solutions de rechange. Tamedia est reste sourde à ces appels.

Selon Tamedia :

Ce mouvement est totalement illicite car pour qu’une grève le soit, le mouvement doit remplir quatre conditions :

  • Il faut que l’organisation de travailleurs ayant la capacité de conclure une CCT  soutienne la grève
  • La grève doit se rapporter à la relation de travail. La grève doit ainsi tendre à l’obtention de conditions de travail déterminées, par exemple l’obtention d’un plan social.
  • La grève ne doit pas violer la paix du travail. La paix relative oblige les parties à une CCT à s’abstenir de tout moyen de combat (y compris la grève) quant aux matières réglées dans la convention. Elle est une conséquence légale impérative de la conclusion d’une CCT.
  • La grève doit être proportionnée. Cette obligation impose la recherche préalable de solutions consensuelles lors d’un conflit de travail.

Comme l’explique le responsable de la communication du groupe, sur ces quatre points seul un (le premier) est respecté puisque impressum a soutenu la décision des rédacteurs.

Que va-t-il se passer maintenant ? 

La tension est montée d’un cran. D’un côté, les rédacteurs en grève ne veulent rien céder et demandent la suppression des licenciements et l’arrêt du projet 100% digital  du Matin. De l’autre côté, on ne comprend pas ce mouvement. « Nous avons joué la transparence depuis le 7 juin avec les syndicats et les rédactions de rédacteurs. Nous ne reviendrons pas sur notre plan de restructuration de la marque Matin. »

Une rupture de la CCT est possible, comme des licenciements directs pour tout rédacteur ne reprenant pas son poste. Cette éventualité mettrait fin à toute relation entre l’éditeur et impressum qui représente les journalistes, alors que Syndicom défend en particulier le personnel technique. A ce stade, le silence d’impressum est étonnant. Tous les communiqués de presse n’émanent que de Syndicom. Qu’a à gagner impressum à opter pour la ligne dure ?

Au lieu de toujours tenir l’éditeur pour responsable, regardons la situation sous un autre angle. En quoi cette grève va-t-elle ramener les lecteurs à souscrire des abonnements et les annonceurs à acheter de l’espace dans ces titres… seules conditions pour que les titres persistent dans leur forme print et numérique ? Que les journalistes soient fatigués des incessantes restrictions est compréhensible mais l’avenir de la presse écrite passe par une attitude plus constructive et entrepreneuriale.

Victoria Marchand

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