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Yves Demuth du «Beobachter» gagne le Prix Transparence 2022

Le journaliste Yves Demuth du «Beobachter» est parvenu à démontrer l’ampleur de l’exploitation de ces enfants yéniches et il a été récompensé par le Prix Transparence 2022 décerné par un jury d’experts et le comité de l’association Loitransparence.ch

Invoquant la loi fédérale sur la transparence, le journaliste du «Beobachter» Yves Demuth a demandé l’accès à une banque de données des Archives fédérales. Celle-ci recense les institutions dans lesquelles des adolescents issus de familles yéniches ont été internés par les autorités d’assistance jusqu’au milieu des années 1970. Il a fallu que les personnes concernées et les chercheurs fassent pression pour que le journaliste finisse par obtenir les informations.

La protection des données, un argument pas plausible
Avançant le motif de la protection des données, les Archives fédérales ont d’abord refusé de fournir des informations concrètes issues de l’outil de recherche interne. «Il ne s’agissait pas de noms, mais de chiffres bruts», affirme Yves Demuth. Pour son enquête, il voulait mettre le doigt sur des informations précises concernant le nombre de personnes concernées: «Le fait que neuf adolescentes aient encore été placées dans un foyer d’usine à l’après-guerre et qu’elles aient été retirées à leurs parents pour des raisons racistes, juste parce qu’elles étaient Yéniches, constitue une information pertinente.»

Pour obtenir ces informations de la base de données des archives, Yves Demuth s’est défendu auprès du Préposé fédéral à la transparence dans le cadre d’une procédure de médiation. «Je n’ai pas compris les arguments de protection des données avancés par l’administration», dit-il.

Une utilisation créative de la loi
Les informations obtenues de haute lutte ont servi de base à une enquête approfondie sur un système «répressif des autorités d’assistance, qui visait à transformer des jeunes femmes de 16 à 20 ans en épouses pudiques et dociles», selon le journaliste.

Yves Demuth a utilisé la loi sur la transparence de manière créative, trouvant ainsi des documents qui ont étayé sa recherche, dit Mattias Greuter, membre du jury et directeur de la maison d’édition du quotidien schaffhousois AZ. Le tableau général dressé par le lauréat du Prix Transparence montre «la grande souffrance infligée aux jeunes filles», souffrance dont «l’industrie suisse a profité.»

Victoria Marchand

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