Le magazine générations se met à l’audio

Le magazine générations vient de lancer son nouveau site développé par l’agence Iomedia. Comme l’explique Blaise Willa, le rédacteur en chef, « il était temps de proposer un site responsive à nos lecteurs… et cela n’a rien à voir avec l’âge de notre lectorat ! » Tant bien même ce média vise une population de lecteurs de plus de 50 ans, cette audience s’est totalement digitalisée et maîtrise parfaitement tablettes, mobiles et autres écrans connectés. Par conséquent, offrir les mêmes standards de lecture que les autres médias était une obligation pour cette maison d’édition 100 % indépendante, qui, rappelons-le, est une coopérative à but non lucratif.

Car ici, point de groupe ou de mécènes qui comblent les pertes.  Les revenus proviennent des abonnements (95% d’abonnés) et de la publicité de quoi financer une rédaction qui produit 11 éditions annuelles et deux hors-séries. Un grand miracle dans le paysage du print romand qui repose sur la fidélité de 114 000 lecteurs fidèles aux articles de qualité que propose ce titre.

L’audio : l’avenir de la presse ?
Et pour que ce lien puisse perdurer, la rédaction a profité du changement de site pour apporter une autre innovation technologique aux internautes. Désormais, tous les articles peuvent être non seulement lus mais écoutés. « Le temps de l’audio est plus vaste dans une journée, pourquoi ne pas offrir cette expérience ? Cette plus-value nous permet d’être au plus près de nos abonnés.  »

Encore fallait-il trouver le bon player ? Le choix s’est porté sur la solution française Podle qui permet de proposer des voix féminines ou masculines et d’adapter les tonalités et d’inclure des particularités linguistiques. Doit-on en conclure qu’il s’agit d’une solution d’IA intégrative ? « Nous ne sommes pas contre le machine learning, mais l’arrivée de l’IA dans notre métier pose toute une série de questions centrales qui doivent impérativement être réfléchies. De plus, comme mensuel, nous sommes un produit éditorial de niche. Nos articles et dossiers sont réalisés par notre rédaction et sont uniques. Nous n’avons pas besoin d’industrialiser notre production de contenus. Nous travaillons encore avec des photographes ! »

Ce premier pas vers l’audio préfigure-t-il une offre de podcasts natifs ? « Nous avons plein de projets et évidemment le podcast est un support qui pourrait parfaitement s’intégrer à notre offre de contenus. A ce stade, nous n’avons pas encore assez de recul sur les articles écoutés. Je me réjouis de découvrir les taux d’ouverture… »

On sait tous que la monétisation des podcasts est très difficile en Suisse romande mais pour un éditeur cette nouvelle offre permet d’élargir l’inventaire publicitaire. « Nous sommes conscients que cela ouvre aussi la porte à la publicité programmatique mais c’est encore de la musique d’avenir. Même s’Il ne faut jamais dire jamais! »