Ander Group : Buongiorno Losanna !
Les agences de communication tessinoises sont plutôt discrètes dans le paysage de la communication suisse. Pourtant, depuis maintenant 2 ans, Ander Group s’est installé en terres romandes, à Lausanne. Cominmag a rencontré Alan Conti, responsable de l’antenne vaudoise. Retour sur les premières années de l’entreprise, le choix de la ville olympique, et les orientations prises ces dernières années.
Cominmag : Qui est Ander Group ?
Alan Conti : Ander Group est une agence full-service tessinoise installée à Lugano depuis 2006. Elle est née sous l’impulsion des deux fondateurs, Florian Anderhub et Manuel Gamper, qui ont décidé d’allier leurs compétences en design et en développement de marque. En 2008, elle remporte son premier pitch Nestlé pour la refonte front-end du site de Purina. Ce premier projet romand nous a permis de gagner, petit à petit, la confiance du groupe Nestlé. A tel point qu’en 2011, nous devenons partenaire préférentiel en termes de design et de créativité. Depuis, nous continuons de grandir grâce au bouche-à-oreille et aux relations que nous tissons, ce qui doit typiquement venir de notre côté italien (rire). Une vingtaine de collaborateurs travaille aujourd’hui à temps plein pour l’agence, dont 3 fixes à Lausanne.
Pourquoi s’installer à Lausanne ?
Afin de trouver un échange fluide, enrichissant et vrai, tout simplement. Au fil des années de collaboration avec Nestlé, il apparaissait évident que nous devions nous rapprocher, ne serait-ce que pour des raisons d’efficacité. Cela semble avoir payé, puisqu’en 2015, nous remportons le pitch pour la campagne des 150 ans de Nestlé. Ce beau projet 360° nous a permis d’intégrer le digital à nos prestations purement design et d’en faire une force, avec un bel équilibre entre réalisations offline et online.
Cependant, malgré les jolis succès acquis en terres romandes ces deux dernières années, nous sommes encore dans une phase exploratoire. L’idée est de garder le core business à Lugano et d’avoir un pôle de compétence à Lausanne. Cette antenne vaudoise est la concrétisation de notre nouvelle envergure. Notre objectif pour l’année 2017 est de s’imprégner de la réalité locale et de lancer de nouveaux projets afin de grandir, certes, mais aussi de contribuer activement à l’avenir du marché romand.
Avez-vous utilisé ces nouvelles compétences digitales dans d’autres projets ?
Heureusement oui ! Pour Swiss Ski, nous avons développé une plateforme pour la gestion de la performance des athlètes. Notre mandat avec l’EADV (European Academy of Dermatology and Venerology) nous a amenés à développer une plateforme informative, communautaire et de formation pour l’organisation. En fait, cela nous a permis de vraiment basculer dans le full-service. Aujourd’hui, nous travaillons essentiellement dans trois domaines : la santé et le médical, avec des acteurs comme l’ESMO (European Society for Medical Oncology) ou l’hôpital de l’Île à Berne ; dans le domaine de l’éducation, par exemple pour Lingue e Sport (un programme de cours d’été mêlant sport et langue au Tessin) ou l’institut international de management à Lucerne (IMI) ; et dans les biens de grande consommation, avec Nestlé. Nous soutenons également un « projet de cœur » : Greenhope, une fondation active dans la sensibilisation de la communauté sportive à la lutte contre le cancer des enfants. Nous espérons pouvoir bientôt la compter parmi nos actions « Do Good » en Romandie.
Quelle est la clé lorsqu’on investit un nouveau marché, garder ses codes ou s’adapter à la cible ?
Comprendre le marché est important, conserver ses codes est vital. Il faut rester soi-même. Dans le contexte actuel très incertain, où tout bouge très vite et les besoins de communication deviennent pressants, les annonceurs ont tendance à être perdus. Comme la situation est aussi compliquée pour les agences, si elles commencent à vouloir plaire au client sans apporter leur propre expertise, leur propre vision, alors la catastrophe n’est pas loin. La particularité d’Ander Group est de pouvoir s’appuyer sur un bagage multiculturel suisse, avec des fondateurs qui sont originaires du Tessin et de Suisse-alémanique, ou moi-même qui suis moitié vaudois moitié tessinois. L’idée est d’avoir des membres de l’équipe qui ensemble forment une photographie de la Suisse et qui ont suffisamment de compétences pour interpréter les besoins particuliers des différentes régions. Par sa nature, le Tessin nous pousse à nous battre, à aller chercher plus loin, à nous ouvrir si l’on souhaite évoluer. Nous faisons cela de façon très personnelle, en nous engageant dans chaque projet avec un côté très humain.
Vous publiez aussi le magazine Wanderful. Quelle est cette publication et son objectif ?
Avec Wanderful, nous voulons célébrer la folie, mettre en avant des personnes qui illustrent notre manière d’être : valoriser cette riche différence, sans rien forcer. Nous dressons donc le portrait de personnes qui se montrent sans artifices, à travers un magazine qualitatif avec de belles illustrations. C’est pour nous une source d’inspiration. Ces personnes ne font pas partie de l’agence, mais appliquent dans leur quotidien notre philosophie « Beyond Difference ». Après, on ne le considère pas comme un outil d’image pour nous, du moins pour l’instant. Auriez-vous par hasard des idées à ce sujet ? (rires)
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