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L’impression 3D sur la voie de la démocratisation

En 2012 déjà, Chris Anderson parlait dans son ouvrage « Makers » de la nouvelle révolution industrielle de l’impression 3D. Entre-temps, cette technologie identifiée par des instituts de recherche comme Gartner promet d’avoir un sérieux impact sur l’industrie, la médecine, l’éducation et même la nourriture .

Plus concrètement : en 2013, sur les 412 millions de dollars de chiffre d’affaires enregistrés dans le domaine de l’impression 3D, 325 millions ont été générés par les entreprises et 87 millions par le grand public. Selon les prévisions de Gartner, le marché devrait peser cette année près de 669 millions de dollars, dont 536 millions pour les entreprises et 133 millions pour les particuliers.

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Une technologie qui ne s’adresse plus seulement aux geeks
Avec le développement de l’offre d’imprimantes, l’amélioration de leurs performances et des tarifs qui baissent, l’impression 3D devient chaque jour plus accessible, même pour les non-geeks. Telles de petites usines de fabrication, les imprimantes 3D permettent déjà au grand public de créer chez soi des objets bien réels. C’est ce que j’ai pu constater lors de la démonstration de la startup Cuboyo aux EPFL Entrepreneurship Days, un événement organisé dans le cadre de la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat.

Fondée par trois ingénieurs en 2013, la startup Cuboyo, basée à la Forge de l’EPFL Innovation Park, a pour ambition de démocratiser l’impression 3D. Cuboyo a créé pour cela une plateforme qui met en relation des utilisateurs d’imprimantes 3D et des designers professionnels qui créent des objets optimisés pour l’impression. La jeune société, qui emploie aujourd’hui 5 personnes, a lancé aussi un service Bespoke qui commercialise des coques pour smartphones personnalisées et produites par des partenaires.

Pour M. Pierre-Alexandre Aeschlimann, CEO et co-fondateur de Cuboyo, l’impression 3D offre un fantastique potentiel en termes de flexibilité et d’économie. Cette technologie lui a permis récemment de reproduire à l’identique, pour la machine d’un client, une pièce en plastique qui n’était plus disponible. Imprimer en 3D demande toutefois à ses yeux une vraie connaissance des matériaux et des machines pour obtenir des objets de qualité parfaitement finis.

Les industries s’y mettent aussi
Une nouvelle technologie de production sans enlèvement de copaux est en plein développement et va révolutionner certaines productions : l’impression 3D métallique pour l’industrie. Cette avancée a fait l’objet d’une conférence organisée par Alp ICT à Porrentruy en septembre dernier. Les participants à cette conférence ont pu aussi découvrir que l’impression 3D est aujourd’hui utilisée dans les domaines de l’architecture et du luxe. Altair Consulting, une entreprise genevoise, s’est par exemple spécialisée dans le prototypage rapide, les logiciels de modélisation de bijouterie et les services aux entreprises horlogères.

Dans un domaine bien différent, les imprimantes 3D de regenHU produisent de la peau, des os et du cartilage. La société d’origine biennoise se place ainsi à la pointe dans le domaine de la médecine régénérative. Elle a déjà livré plus de 40 bio-printers à travers le monde.

Comme on a pu le découvrir, les applications de l’impression tridimensionnelle sont nombreuses et ouvrent de nouvelles perspectives pour les particuliers autant que pour les entreprises suisses innovantes. Il sera intéressant de voir comment cette technologie « disruptive » va influencer concrètement le droit relatif à la propriété intellectuelle, les habitudes de consommation et les principes actuels de logistique « physique ».

 

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