Les Romands sont-ils sensibles au développement durable ?
En tant que professeur de marketing à la Haute Ecole d’Ingénierie et de Gestion du canton de Vaud, j’ai été sollicitée à plusieurs reprises pour présenter des cours de marketing durable. Lors de mes recherches, je me suis aperçue qu’il n’existait aucune donnée permettant de mesurer et de quantifier le comportement et les attitudes de nos compatriotes en lien avec la thématique du développement durable. Je voulais comprendre ce que les Suisses savent du développement durable. Quelle idée s’en font-ils ? De quelle manière est influencé leur comportement de tous les jours ? Comment consomment-ils et quels sont leurs critères de choix ? Est-ce que la thématique les touche ou les énerve ?
En France, il existe bien le « Baromètre des Français et la consommation durable » développé par l’agence de conseil Ethicity en partenariat avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) (www.ethicity.com). Aucune étude de ce genre n’était disponible pour la Suisse. Partant de ce constat, nous avons décidé avec Joaquin Fernandez, directeur de l’Institut Marketing Intelligence et l’association Nice Future, via sa directrice Barbara Steudler, de réunir les fonds pour lancer le premier Baromètre des Romands et du développement durable en 2010. C’est grâce au soutien de Swisscanto, du Pour-cent culturel de Migros-Vaud et de la Saline de Bex que cette première édition du baromètre a pu être réalisée.
Un premier constat a été d’identifier que la population romande se divise en deux sous-groupes. Avec des différences importantes en termes de connaissance et de comportement en matière de développement durable. Nous avons donc décidé d’étudier chacun de ces deux groupes de manière indépendante. Ceci nous a permis d’obtenir des résultats riches et de gagner en finesse au niveau des profils dégagés. Au final deux typologies et 12 profils distincts ont été établis.
Quelques chiffres clés ? 67% des Romands déclarent que les entreprises engagées pour le développement durable sont plus dignes de confiance que les autres (réponse de tout à fait à plutôt oui) ; 50% de la population sait ce qu’est le développement durable et essaie de le vivre au quotidien à des degrés divers.
Pourquoi est-ce intéressant ? En ayant un référentiel d’analyse sur la population romande, il devient possible d’orienter les actions à entreprendre, que ce soit au niveau de la communication ou du positionnement des produits sur le marché. A ce jour, les Services Industriels de la Ville de Genève ont pu identifier le profil en matière de développement durable de tous leurs clients afin d’identifier leurs cibles pour leurs actions de marketing direct en matière d’offres d’énergie verte.
La prochaine édition du Baromètre des Romands et du Développement Durable sera disponible au printemps 2012.
Nathalie Nyffeler
Professeur, HEIG-VD
www.swisstainability.org