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#Etude : Le paysage radiophonique romand compte 155 stations

Le 13 février est le jour international de la radio. Il est donc intéressant de découvrir le travail de recherche l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel sur  mandat des RRR et de la RTS, pour comprendre l’évolution du paysage radiophonique romand depuis le début de la libéralisation du marché dans les années 80 à nos jours. Cette analyse permet de créer une base de données des programmes radios diffusés en analogique FM et en numérique DAB+ ainsi que via les radios internet sur le bassin romand.

Au total 155 programmes ont été recensés : 20 en FM, 60 en DAB+ et 75 webradios. Une profusion qui témoigne de la croissance de ce médias. En effet, le marché radiophonique a été multiplié par sept en 40 ans. Mais un tel développement ne saurait cacher des disparités géographiques et de contenu.

Les bouquets DAB+
Le DAB+ a débuté en 2009 avec un premier bouquet de chaînes de la SSR. En 2014, le premier bouquet privé a été lancé par Romandie Médias qui regroupait la plupart des radios historiques de la FM. Si le mode de distribution change, le nombre de chaînes reste inchangé. Ce n’est qu’avec l’arrivée échelonnée des nouveaux multiplexes régionaux Digris, dès 2014, que le nombre de programmes sur les ondes romandes va augmenter. Ainsi, en 2018, 18 nouveaux programmes ont vu le jour. Le dernier multiplex DAB+ (Dabcom) a vu le jour en 2021 seulement.

Ainsi les trois bouquets (SSR, Romandie Médias et Dabcom) diffusent un total de 47 programmes à l’échelle de la Suisse romande. Les romands captent ainsi entre 55 et 73 programmes DAB+ diffusés depuis la Suisse romande, auxquels s’ajoutent ceux qui – comme évoqué précédemment – traversent la frontière, principalement sur l’Arc lémanique.

Il y a quelque chose de paradoxal dans la composition des différents bouquets DAB+, puisque d’un côté celui de Romandie Médias, diffusé sur l’ensemble du territoire romand, est composé de la majorité des programmes offrant des contenus ciblant réellement un public régional. D’un autre côté, les bouquets régionaux Digris se composent en grande partie de programmes sans coloration régionale ou locale particulière,  le siège et le studio sont localisés à l’intérieur du territoire de diffusion.

l’Arc lémanique se distingue nettement des autres par sa pluralité d’acteurs et sa concurrence en matière d’audiences. Les publics de cette région font l’objet de fortes convoitises depuis l’ère analogique. Il en résulte notamment une intense concurrence entre les radios suisses, mais aussi une concurrence venue de l’extérieur, puisque des programmes émettant depuis la France ciblent les publics lémaniques avec une publicité taillée sur mesure, voire en ajustant leur offre éditoriale.

Les webradios : plus de musique que d’informations
Le service public n’a pas proposé de nouveau programme radiophonique depuis l’introduction de son trio de radios musicales en 2009. Les RRR ont procédé à quelques rachats (Vibration 108 par Radio Chablais, plusieurs pour One Media) mais ont surtout lancé de nouveaux programmes (p.ex. GRRIF pour BNJ, RadioFr Music pour Radio Fribourg, Vertical Radio pour Rhône FM).

La majorité des programmes nés au cours des 20 dernières années sont musicaux. La musique a permis à des éditeurs (Tamedia/20 minutes), des télécoms (Net+), ou encore à de plus petites agences de communication, de valoriser leurs activités principales et/ou de s’appuyer sur leurs connaissances en matière de vente publicitaire.

Pour le reste, ces nouvelles radios émanent de structures plus modestes (des webradios ou plus rarement des diffuseurs en DAB+), profitant souvent du fait que l’accès à la radio ait été énormément facilité au cours de la dernière décennie, que ce soit en matière de savoir- faire technique, de prix du matériel ou encore de coût de diffusion. On compte ainsi de nombreux amateurs passionnés (Voxinox, Framboase, GVFM, Génération FM sont quatre exemples significatifs), ou encore des programmes en lien avec des activités associatives.

Le bassin lémanique privilégié

Quid des audiences ?
La plupart des radios apparues au cours des quinze dernières années ne sont pas incluses de manière individuelle dans les études Mediapulse, l’institution chargée de la collecte des audiences radio et TV en Suisse. De plus, ses études ne prennent pas en compte les parts d’écoute respectives en FM, DAB+ et radio IP.

Les données mesurées peuvent nous donner toutefois des pistes. Par rapport à 2008, le temps d’écoute moyen des programmes SSR en Suisse romande a baissé de 64,1 minutes à 42,7 minutes (- 33%). Ce temps d’écoute est beaucoup plus stable pour les radios privées romandes (mesurées), passant de 23,6 minutes à 21,5 (- 8,9%). Toutefois l’écoute à la demande des contenus audio de la SSR (issus de la programmation ou en podcast), beaucoup plus importante que pour les radios privées, a compensé une partie de cette baisse de l’écoute de la radio linéaire. Autre données intéressante : en France, leur temps d’écoute a baissé de 44,8%, passant de 11,6 minutes à 6,4 depuis 2008.

Victoria Marchand

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