Etude Saleforce : les collaborateurs utilisent l’IA au sein des entreprises sans garde-fou
30 novembre 2022… cette date restera marquée dans l’histoire du développement des technologies digitales.
Un an après cette date, YouGov a interrogé, pour le compte de Salesforce, plus de 14’000 employés à temps plein travaillant pour des entreprises de tailles et de secteurs différents dans 14 pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Suisse, la Scandinavie, l’Inde, le Japon, le Brésil, le Mexique et les Émirats arabes unis. L’enquête a été réalisée en ligne entre le 18 et le 31 octobre 2023. L’échantillon suisse comportait 1000 sondés.
Résultats :
Plus d’un quart (29 %) des employés allemands utilisent actuellement l’IA générative sur leur lieu de travail. Dans d’autres pays, ce pourcentage est bien plus élevé, par exemple aux États-Unis, il est de 36 %. Cependant, au niveau mondial, il est de 28 %. Environ deux tiers (65 %) des personnes interrogées en Suisse confirment qu’elles sont plus productives grâce à l’IA. Toutefois, nombre d’entre elles n’utilisent pas la technologie dans un cadre officiel : un bon tiers (34 %) des personnes interrogées en Suisse (40 % au niveau mondial) a déjà travaillé avec des outils d’IA expressément interdits par l’employeur.
« Au fur et à mesure que l’IA se développe, les possibilités de rendre la vie professionnelle plus simple, plus efficace et plus épanouissante augmentent également », déclare Paula Goldman, Chief Ethical Officer chez Salesforce. « Les dirigeant.e.s qui utilisent les outils d’IA en toute connaissance de cause et qui façonnent et régulent leur utilisation au sein de l’entreprise bénéficieront de résultats fiables, sûrs et responsables, sans pour autant renoncer à l’innovation ».
Que l’IA générative soit utilisée sur leur lieu de travail, les employés sont conscients de l’impact de la technologie sur leur carrière professionnelle : 40 % des employés en Suisse pensent que les compétences en IA augmentent leurs perspectives de carrière. Presque autant (44 %) pensent que ces compétences leur apporteront plus de satisfaction au travail et 35 % s’attendent à des salaires plus élevés. En outre, 40 % des personnes interrogées envisageraient d’exagérer leurs compétences en matière d’IA générative pour s’assurer un emploi.
Constatation : Les politiques d’IA font défaut sur le lieu de travail
Malgré les opportunités, il faut encore adresser les défis liés à l’IA. Les connaissances et les informations sur cette nouvelle technologie s’avèrent être un enjeu : en effet, le manque de formation sur l’IA est confirmé par d’autres résultats de l’étude. Deux tiers (66 %) des employés ne sont pas formés sur une utilisation appropriée de l’IA générative. Elles et ils sont tout autant à ne pas avoir reçu de formation pour une utilisation sûre de l’IA.
En outre, de nombreuses entreprises n’ont pas défini de directives claires pour l’utilisation de l’IA générative sur le lieu de travail, comme l’indiquent 77 % des employés suisses. Pour 33 % d’entre eux-elles, ces directives font complètement défaut. Mais même lorsqu’il existe des garde-fous, ceux-ci ne sont pas déterminants : 41 % des personnes interrogées indiquent que leur employeur n’adopte pas une position claire lorsqu’il s’agit de l’utilisation de l’IA dans le travail quotidien. L’absence de directives se manifeste également dans le traitement individuel des résultats de l’IA par les collaborateurs : 61 % des participants à l’enquête ont déjà présenté des résultats générés par l’IA comme étant les leurs – ce qui est toutefois moins que le taux international qui est de 64 %. En Suisse, ce chiffre est particulièrement élevé chez les personnes interrogées travaillant dans le domaine des sciences et de la biotechnologie (86 %), ainsi que dans le secteur des médias et du divertissement (81 %).
Pour profiter des avantages de l’IA générative, les entreprises doivent établir des directives claires pour une utilisation appropriée et sûre de la technologie. En outre, il convient de former les collaborateurs en conséquence et d’investir de manière réfléchie dans des outils fiables.