Etude sur les médias électroniques 2024 : la SSR conserve la confiance du public

Dans le cadre du sondage mené par l’Office fédéral de la communication (OFCOM) auprès du public, 4188 personnes âgées de 15 ans et plus résidant en Suisse ont été interrogées en avril, mai et juin 2024. L’évaluation des programmes des médias électroniques par le public (offre en ligne de la SSR, radios SSR, télévisions SSR, radios locales, télévisions régionales) met en évidence une bonne qualité de l’information attribuée aux médias. En revanche, la qualité du divertissement est jugée légèrement inférieure. Concernant les indicateurs de qualité, tous les médias se voient notamment attribuer une «crédibilité» élevée. La transmission de l’information est jugée excellente en ce qui concerne la compréhension linguistique, tandis que l’attrait visuel du contenu, critère d’évaluation subjectif, suscite des avis plus partagés.
Le niveau de satisfaction varie en fonction des supports
Le public se déclare globalement satisfait de l’offre des médias électroniques. L’offre en ligne de la SSR obtient le niveau de satisfaction le plus élevé (3.90 sur une échelle de 1 à 5), suivie de près par les programmes radio de la SSR (3.87). Viennent ensuite les radios locales (3.76) et les programmes télévisés de la SSR. La satisfaction la plus faible concerne les télévisions régionales (3.46).
En termes de qualité, les programmes des TV et radio privées bénéficiant d’une concession et d’une quote-part de la redevance sont mieux évalués que les programmes sans quote-part de la redevance ou que les programmes ne bénéficiant pas ou ayant bénéficié par le passé d’une concession. Ils obtiennent ainsi des niveaux de satisfaction plus élevés auprès du public.
Les offres de la SSR en télévision, radio et en ligne sont perçues comme offrant une haute qualité d’information. Cette qualité se distingue particulièrement entre la SSR et les diffuseurs privés, c’est-à-dire entre les différents types de diffuseurs. En revanche, la qualité du divertissement varie principalement entre la radio et la télévision, c’est-à-dire entre les différentes catégories de médias. L’offre en ligne se situe à un niveau intermédiaire en termes de qualité du divertissement, entre les médias électroniques traditionnels.
Les programmes télévisés de la SSR obtiennent de bonnes évaluations pour la qualité de leur information (3.88), mais une note plus modeste pour la qualité du divertissement (3.47). La satisfaction globale (3.72) repose principalement sur la forte satisfaction à l’égard de l’offre d’information. Cette dernière est nettement mieux évaluée par les personnes particulièrement intéressées par les informations et les actualités. Le public suisse romand se déclare plus satisfait de la RTS (3.84) que celui de Suisse alémanique avec la SRF (3.68) et de Suisse italienne avec la RSI (3.62).
Les télévisions régionales sont évaluées plus négativement que les programmes de la SSR. Si la qualité de l’information est jugée relativement bonne (3.59), celle du divertissement est perçue comme plus faible (3.24). Il en résulte une satisfaction globale de 3.46. La qualité attribuée aux télévisions régionales varie fortement selon le type de concession. Les programmes commerciaux bénéficiant d’une concession obtiennent une meilleure évaluation (3.64) que les offres commerciales ne bénéficiant pas d’une concession (3.39). Avec des valeurs de satisfaction de 3.67, les télévisions régionales de Suisse romande s’en sortent mieux que celles de Suisse alémanique (3.40) et de Suisse italienne (3.45).
Les offres en ligne de la SSR, évaluées pour la première fois en tant que catégorie distincte dans le cadre du sondage auprès du public, obtiennent les meilleures notes pour la qualité et la satisfaction à l’égard de l’offre d’information. La qualité de l’information est globalement jugée excellente (3.92), légèrement devant celle des programmes télévisés de la SSR. La satisfaction globale est également
élevée (3.90) et donc légèrement supérieure à celle des programmes radio de la SSR. En revanche, la qualité du divertissement des offres en ligne de la SSR est considérée comme moyenne (3.52).
L’analyse des évaluations de qualité des programmes dans les zones de diffusion TV et radio montre qu’aucun média ne souffre de lacunes majeures de qualité. Les évaluations de qualité et les niveaux de satisfaction diffèrent certes en partie, mais les différences entre les domaines ne sont pas statistiquement significatives.
Stabilité relative des évaluations des programmes au fil des ans
Les informations sur l’évolution des évaluations des programmes ne peuvent être données que de manière limitée, car le questionnaire a été remanié et la consultation des offres optimisée. Toutefois, il ressort que les évaluations de qualité du public restent globalement stables sur le long terme. Le rattachement des résultats actuels pour les indicateurs «équilibre», «crédibilité» et «contenu informatif» aux données chronologiques existantes confirme la stabilité des derniers résultats du sondage auprès chaînes de télévision de la SSR devancent
les radios SSR, suivies des TV régionales et des radios locales.
Après des évaluations plus faibles en 2022, les médias électroniques retrouvent un niveau plus élevé. Toutefois, une tendance à la baisse de la satisfaction du public se dessine ces dernières années. Bien que la qualité des offres médiatiques soit reconnue, le public semble devenir plus critique et ses attentes augmentent.
Quel est le degré de réputation du service public vs diffuseurs privés ?
Avec la fragmentation croissante du public, accentuée par la numérisation, la question de la confiance accordée aux différentes offres médiatiques par les utilisateurs/trices et les groupes sociaux devient de plus en plus importante. C’est pourquoi, en plus de l’évaluation de la qualité des offres médiatiques, le sondage auprès du public inclut désormais une analyse de la perception des diffuseurs eux-mêmes. La recherche sur la réputation offre les concepts appropriés pour comparer la SSR et les diffuseurs privés (en particulier les télévisions régionales et radios locales)
Comme le démontre de dernier graphique, la SSR est mieux évaluée sur toutes les dimensions de la réputation, avec un score supérieur d’environ un demi-point (3.56) par rapport aux diffuseurs privés (3.00), qui obtiennent une réputation globalement neutre auprès du public. La SSR bénéficie ainsi d’une base de réputation solide. En tant qu’organisation de service public, elle jouit d’un avantage de confiance par rapport aux entreprises médiatiques commerciales. De plus, les différents diffuseurs privés souffrent du fait de ne pas être perçus comme un acteur unique et identifiable à l’échelle nationale. À l’inverse, la SSR possède une image bien définie et facilement reconnaissable pour le public, indépendamment du degré d’appréciation ou d’utilisation de ses programmes.