FIFF 23 : une édition ciné-culinaire
La 37e édition du FIFF, Festival International du Film de Fribourg se tiendra du 17 au 26 mars à Fribourg. Au menu : 99 films en provenance de 52 pays de tous les continents, dont 3 premières mondiales, 3 internationales, 3 européennes et 55 premières suisses. Chaque soir du Festival, le public est convié à l’expérience ciné-culinaire «Un film, un repas», organisée en collaboration avec huit restaurants fribourgeois qui proposent des plats originaux élaborés en écho à certains films du programme. La conversation publique avec le réalisateur Fatih Akin et celle avec Francine Lecoultre, costumière qui habille la science-fiction hollywoodienne, promettent d’être deux moments uniques du Festival.
Une fête pour les cinq sens
Si le FIFF est une fenêtre sur les cultures du monde, il s’ancre également dans l’actualité régionale. Alors que Fribourg est Ville suisse du Goût 2023, le Festival propose de découvrir dans la section Cinéma de genre: Bon appétit! des productions dans lesquelles la gastronomie a toute sa place. C’est notamment l’occasion de se mettre à table en compagnie d’Édouard Baer et de Benoît Poelvoorde dans Adieu Paris, présenté en première suisse. Également à signaler, le film taiwanais Heavy Craving qui s’attaque à la grossophobie avec la gourmandise de la satire sociale. Parallèlement, la section Les désirs du public propose 5 films cultes, désignés parmi 50 grands classiques du cinéma culinaire par plus de 220 votes.
S’associant à huit restaurants fribourgeois, le FIFF propose pour la première fois une expérience ciné-culinaire intitulée «Un film, un repas». Des spécialités originales prolongent le plaisir d’un film projeté en début de soirée, à l’image de la «Poulet Lynch Frites Experience» concoctée aux Trentenaires après Poulet Frites des auteurs de la célèbre émission Strip-tease, ou après celle du documentaire Lynch/Oz d’Alexandre O. Philippe qui dissèque les influences du Magicien d’Oz sur l’œuvre de David Lynch (détails des films et repas dans le dossier de presse, p.26).
Le festin ne s’arrête pas là: la section Sur la carte de est confiée au réalisateur de renom Fatih Akin, qui présentera six de ses films fétiches, du film d’art et d’essai au film de kung-fu. Bien entendu, sa comédie culte Soul Kitchen (Grand Prix à Venise), parfaitement en phase avec la thématique culinaire, est également au menu. Et Rheingold, son dernier film coup de poing sur un producteur de hip-hop, fait partie de l’explosive sélection de la section Séances de minuit destinée à un public averti. Autre regard sur l’actualité, le FIFF dédie sa section Nouveau territoire à la République de Moldavie, pour découvrir la cinématographie peu connue de ce pays voisin de l’Ukraine. Enfin, le voyage du FIFF se fait aussi entre parents et enfants grâce à la section Découvertes en famille qui prend de l’ampleur, avec des séances adaptées à tous les âges (dès 4 ans).
La réalité en face
La section Décryptage propose une réflexion sur nos arrangements avec la réalité. Quatre films documentaires se sont imposés pour décortiquer deux types de violence: celle de la suprématie blanche sur le monde et celle des hommes sur les femmes. Selon les mots du réalisateur Raoul Peck dans Exterminez toutes ces brutes, série documentaire en quatre épisodes présentée dans sa totalité au FIFF cette année, «le récit historique ne serait qu’une fiction parmi d’autres. C’est faux: il n’existe pas de faits alternatifs». Trois documentaires complètent cette section: Brainwashed: Sex-Camera-Power, leçon édifiante sur le male gaze signée Nina Menkes ; L’argent, la liberté, une histoire du franc CFA de Katy Léna Ndiaye ; et Jane Campion, The Cinema Woman de Julie Bertuccelli qui raconte la lutte de la cinéaste pour imposer son point de vue contre la vision masculine dominante. De plus, une table ronde intitulée «Colonisations: et la Suisse dans tout ça?» est proposée dans le cadre de FIFForum le 20 mars.
Jurys, cinéastes et grand public se rencontrent à Fribourg
Le FIFF est aussi chaque année l’occasion de rencontres exceptionnelles et conviviales. En effet, une cinquantaine d’invités de tous horizons est attendue à Fribourg. Membre du Jury international: Longs métrages, Francine Lecoultre, Fribourgeoise d’adoption installée depuis 30 ans à Los Angeles, est une référence du cinéma hollywoodien en matière de création de costumes (Fast & Furious, Westworld, X-Men…). Elle parlera de son parcours au cours d’une conversation avec le public dans le cadre de FIFForum (samedi 18 mars). En parallèle, elle a conçu une exposition autour de son univers, à découvrir tout le mois de mars à la galerie J.-J. Hofstetter. Le Jury compte également la réalisatrice Patricia Mazuy, dont le puissant film noir Bowling Saturne sur la masculinité toxique est présenté dans les Séances de minuit, ainsi que la cinéaste ukrainienne Maryna Er Gorbach qui a marqué les esprits avec son film Klondike, œuvre couronnée du Grand Prix au FIFF l’an dernier. «Lors de notre travail sur le cinéma culinaire, j’ai réalisé que les grands noms de la cuisine sont rarement invités dans des Jurys, qui réunissent pourtant des personnalités de divers univers artistiques. Et il est évident que les chef·fes sont des artistes à part entière! », relève Thierry Jobin. C’est ainsi que Judith Baumann, cheffe d’origine fribourgeoise qui a fait la renommée du prestigieux restaurant de la Pinte des Mossettes, complète le Jury.
Le Jury international: Courts métrages est composé de l’autrice fribourgeoise Fabienne Radi, lauréate du Prix suisse de littérature en 2022 ; de la musicienne valaisanne Alice Torrent, qui a sorti son deuxième album An Ode to your Sun en fin d’année dernière ; et du journaliste d’investigation Mehdi Atmani, spécialiste des questions de nouvelles technologies de l’information et de surveillance numérique.
Films d’ouverture et de clôture: odes à la liberté
Pour lancer les festivités, la comédie Umami – A taste of happiness est projetée en ouverture le vendredi 17 mars, en présence de son réalisateur français Slony Sow. Gérard Depardieu y incarne un chef étoilé cocu et frappé par une crise cardiaque, qui suit les conseils d’un vieil ami (Pierre Richard) et part au Japon pour découvrir les secrets de la cinquième saveur du palais, l’umami. Le film est projeté encore à deux reprises durant le Festival puis sortira sur les écrans de Suisse romande en mai 2023.
Le film de clôture (samedi 25 mars) emmènera le public à Alger avec Houria, réalisé par Mounia Meddour (Papicha, 2019), présente pour l’occasion. On y découvre une jeune danseuse talentueuse qui voit ses rêves de ballerine s’envoler après une agression. Ce film sortira également au cinéma en Suisse romande en mai 2023. Le final de la 37e édition du FIFF promet donc d’être illuminé par la grâce de l’actrice Lyna Khoudri, qui offre une sublimation vers l’espoir pour toutes les jeunesses du monde.
L’affiche a été créé par The Way Studio