Les Chiffres

Presse : prix des abonnements en 2015

En 2015, certains abonnements de presse coûtent jusqu’à CHF 40 de plus qu’en 2014. Et pourtant, l’augmentation des tarifs est cette fois moins forte que la précécente. Deux éditeurs les ont même baissés – une première ! Et dans le domaine numérique, ils ne sont toujours pas arrivés à déterminer un prix juste. Les abonnements numériques coûtant moitié moins cher que la version papier commencent à devenir rares.

Commençons par une nouvelle percutante : désormais l’abonnement annuel « papier » à Südostschweiz Glarus, Gaster, See ne coûte plus que CHF 339 contre CHF 349 précédemment, soit CHF 10 de moins. Ce qui représente une économie de 3%. Schweiz am Sonntag a même baissé de CHF 50 le prix de son abonnement 7 jours, qui est désormais de CHF 349. Évolution similaire au Bund qui a diminué l’un de ses tarifs : la version électronique coûte CHF 19 de moins, passant à CHF 369 (- 5%) – cet ajustement allant de pair avec l’instauration d’une zone payante l’automne dernier.
Mais ces baisses représentent en fin de compte des exceptions, même en comparaison à long terme. Et il n’en demeure pas moins que l’évolution des tarifs de la filière va exactement dans l’autre sens, les 50 quotidiens suisses référencés ici ayant encore augmenté leurs prix cette année : le prix moyen d’un abonnement est maintenant de CHF 396 soit 3% de plus que l’an dernier. Remarquons toutefois que les tarifs appliqués en Suisse romande sont nettement plus élevés que la moyenne nationale : un abonnement annuel y est facturé en moyenne CHF 429. Par contre les augmentations ont été moitié moins fortes.
Les onze titres dominicaux ont eux aussi augmenté leurs tarifs de 2,5% en moyenne, l’abonnement 7 jours coûtant désormais en moyenne CHF 451. Cette envolée touche également le secteur numérique auquel nous reviendrons plus tard.

Vente au numéro : jusqu’à 50 centimes de plus
Sur la centaine de titres et de formules combinées pris en compte, les trois quarts ont augmenté cette année le prix de leurs abonnements. La plus forte augmentation revient au Zürcher Unterländer (+ 11% pour l’édition papier), suivi par Blick (+ 9% ou CHF 30). Elle est de 8% pour SonntagsBlick, SonntagsZeitung (SoZ), Terre et Nature et la formule combinée Der Bund/SoZ.
En chiffres absolus, la palme de l’augmentation (+ CHF 40) revient d’ailleurs à cette dernière, qui est talonnée par Zürcher Unterländer (+ CHF 39) et l’abonnement combiné NZZ/NZZ am Sonntag qui coûte désormais CHF 34 de plus. Dans le sens inverse, Zentralschweiz am Sonntag est le titre ayant le moins progressé : + 1% ou CHF 2.
Facturé CHF 700, l’abonnement à Agefi demeure l’abonnement individuel le plus onéreux même si NZZ (CHF 675) est en passe de le rattraper. La formule combinée la plus chère coûte dorénavant CHF 793 : NZZ plus NZZ am Sonntag.

Les éditeurs se montrent bien plus circonspects pour les prix de vente au numéro, seuls un tiers des quotidiens et deux tiers des hebdomadaires ayant augmenté leurs tarifs respectifs de 3% en moyenne. En chiffres absolus, ces augmentations sont de l’ordre de 10 à 50 centimes. Le journal le plus avantageux est le Bote der Urschweiz (CHF 1,80) suivi par La Quotidiana (CHF 1,90) alors que le quotidien le plus cher vendu en kiosque est l’édition du samedi de NZZ qui coûte désormais CHF 4,90. Suivent ensuite le Bund du samedi (CHF 4,60), et L’Agefi et le Tages-Anzeiger (toujours du samedi) pour lesquels il faut débourser CHF 4,50. La TagesWoche est le plus cher des hebdomadaires (CHF 6), talonnée par Finanz und Wirtschaft vendu CHF 5,90.

Un e-paper peut coûter jusqu’à 54% de moins
En général, les abonnements numériques sont bien moins chers que les éditions imprimées qui entraînent des frais de papier et de distribution. À l’échelon national, la différence est de 30% pour les quotidiens ; elle atteint même 35% en Suisse romande. À l’heure actuelle, les plus grandes différences de prix concernent Blick et Zürichsee-Zeitung dont l’abonnement numérique coûte respectivement 54 et 50,5% de moins que les éditions imprimées. Neuf autres titres accordent à leurs lecteurs en ligne une remise allant de 43 à 46%. Côté hebdomadaires, le classement est dominé par SonntagsBlick (- 54%) et Le Matin Dimanche (- 49%).
Mais on assiste également au phénomène inverse, certains titres ne faisant pas de différence de prix entre les deux types d’abonnement. Agefi par exemple qui communique : « Quel que soit le canal utilisé par nos lecteurs abonnés, les contenus sont facturés au même prix. » Méthode également pratiquée par Höfner Volksblatt, March-Anzeiger, Volksstimme, Bote der Urschweiz et Liechtensteiner Volksblatt.

Une chose en tout cas est certaine : les très grands écarts entre les abonnements aux versions imprimées et électroniques sont moins courants. De plus en plus d’éditeurs abandonnent les offres d’appel et augmentent les tarifs de leur utilisation en ligne. Les abonnements aux versions numériques des quotidiens ont ainsi augmenté en moyenne de 5%, soit plus fortement que les abonnements papier, et coûtent désormais en moyenne CHF 280. Dans cette catégorie, les tarifs en vigueur en Suisse romande sont pratiquement aussi élevés (CHF 281), mais la hausse appliquée par les éditeurs romands est plus forte, 24Heures et Tribune de Genève ayant notamment augmenté leurs tarifs de 26% (+CHF 59) afin de réduire justement la différence entre les versions électroniques et imprimées, qui est passée de 48 à 38%. Autres titres ayant eu la main lourde : Zürcher Unterländer (+ 17% ou CHF 31) et Le Courrier (+ 16%, soit CHF 20). La baisse de la différence concerne également l’hebdomadaire Terre et Nature dont l’édition numérique a augmenté de 45% (soit CHF 49), la différence de prix qui était jusqu’alors de 40% diminuant quasi de moitié (22%).

Même si la plupart des éditeurs ne font désormais plus de différence de prix entre abonnements numériques et abonnements à la version électronique, certains font preuve d’originalité et pratiquent une méthode différente : l’exemple le plus intéressant est Le Temps dont l’abonnement à l’édition électronique est facturé CHF 350 et qui propose également deux abonnements numériques, l’un coûtant CHF 324 et l’autre CHF 396. L’abonnement numérique proposé par SonntagsBlick coûte lui aussi presque CHF 20 de plus que l’abonnement à l’édition électronique. Par contre, il est de CHF 30 moins cher pour Zürcher Unterländer et Volksstimme ; Blick propose même une économie avoisinant les 75% et l’accès est gratuit pour La Regione et Basler Zeitung.

Une augmentation de 127 francs par rapport à 2011
Terminons par un coup d’œil sur l’évolution du prix des abonnements sur cinq ans : nous disposons des tarifs d’abonnement aux versions imprimées appliqués depuis 2011 pour 49 des titres et formules combinées que nous avons analysés. À cette époque, le prix moyen de l’abonnement à un quotidien était de CHF 362, soit CHF 34 ou 9% de moins qu’aujourd’hui.
Depuis cette date, tous les titres (sauf Agefi) ont augmenté leurs tarifs, l’augmentation allant de 2,8% (Le Quotidien Jurassien) à 28,1% (NZZ am Sonntag). Exprimée en chiffres absolus, la plus forte progression est celle de NZZ qui coûte aujourd’hui CHF 127 de plus qu’en 2011. Le Tages-Anzeiger arrive en seconde position : son abonnement a augmenté d’exactement CHF 100. Le Bund se classe troisième (+ CHF 75). En Suisse romande (à titre de comparaison), le prix de l’abonnement au Temps n’a progressé que de 10%, soit de CHF 48.

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