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Kaizen : le film événement d’Inoxtag qui va révolutionner la GenZ!

Tout a commencé avec une annonce : grimper l’Everest après une préparation d’un an ! Un nouveau défi pour Inès Benazzouz (22 ans), plus connu sous le nom d’Inotax. Mais devenir alpiniste pour un youtubeur (26 millions d’abonnés) qui passe ses journées, depuis l’âge de 11 ans, devant un écran à commenter des jeux vidéo et à réaliser des vidéos, ce n’est pas si simple. Il va vite comprendre que la montagne n’est pas qu’une question de volonté, mais bien de ténacité et d’effort.

Donc, pour se motiver… ou pour ne pas reculer… il met en place une opération de communication de grande envergure. Coachs sportifs, guide personnalisé, équipe de tournage et sponsors (The North Face, Scarpa etc), tout est tellement bien ficelé que la seule interrogation est de savoir s’il va réussir à se hisser jusqu’au toit du monde.

Un suspense qu’il a tenu jusqu’au lancement de son film révélation en salles la veille de la diffusion sur YouTube. Autrement dit, vendredi dernier, il était possible de visionner ce long-métrage de deux heures trente en achetant un billet ou d’attendre samedi pour le voir gratuitement. Carton plein acec  la version payante (toutes les places ont été réservées en moins de 15 minutes) et en ligne puisqu’en un week-end plus le film a enregistré plus de 17 millions de vues.

Autant dire que l’on peut « divulgâcher » et confirmer qu’en plus du coup commercial, il y a bien eu un exploit sportif ! Inotax est bien monté sur l’Everest et désormais, dans l’espace francophone, même les plus de 40 ans connaissent son nom !

La grande leçon de Kaizen
On aurait tort de se moquer ! Inès Benazzouz a donné une leçon à tout l’écosystème médiatique.

Le registre des films de montagne est bien connu. Il fonctionne grâce au sponsoring et à des alpinistes qui réalisent des films qu’ils vendent soit à des festivals thématiques, soit qu’ils postent sur les réseaux sociaux. Charge à eux de se créer des communautés, et ce monde se divise entre les freeriders, les alpinistes et les aventuriers. C’est à qui descendra ou gravira la montagne la plus techniquement difficile. Pour ce monde d’experts, l’Everest, c’est juste Disneyland.

Certes, cette montagne est la plus haute du monde, mais le niveau de complexité tient surtout au manque d’oxygène. Pour le malheur de cet endroit, désormais transformé en dépotoir et en cimetière, toute personne qui peut aligner entre 600 000 et 1 million de dollars peut s’offrir une telle expédition même sans entraînement. C’est à désespérer de la nature humaine quand on voit les files d’attente de pseudo-alpinistes qui veulent juste faire mousser leur ego.

J’assiste chaque année au Festival du Film Alpin des Diablerets (le FIFAD) et, suite à la projection d’un film qui montrait toutes ces dérives, un guide népalais était venu expliquer les ravages de ce tourisme de riches en mal d’exploits. Il était tellement dégoûté que non seulement il avait renoncé à conduire de telles expéditions, mais que désormais, il exigeait que ses clients aient grimpé au moins six sommets pour les accompagner sur des 6000 mètres et plus.

Une réalité qu’Inotax, tout novice qu’il soit, a eu le mérite de nous montrer. Certes, il n’a pas su résister à grimper sur l’Everest, mais au moins il a dévoilé à sa communauté la face cachée de ce business. Il en est revenu bouleversé et aussi changé. Cette préparation d’une année où il a grimpé le Mont-Blanc, le Cervin et l’Ama Dablam (4000 mètres) ont fait de ce jeune influenceur un être meilleur.

Et c’est la force de ce film, que je vous invite à regarder. Son message de fin s’adresse à sa génération : « Ne restez pas devant les écrans, sortez dehors ! Ayez des rêves et vivez-les. Lâchez vos téléphones, c’est une drogue.  » Un commentaire sur YouTube résumait bien ce message : « Inotax est l’homme qui a révolutionné la GenZ ».

Et aux autres générations car Inotax donne une claque aux boîtes de production, car son film est parfaitement réalisé. Il fait taire les agences médias, car il n’a besoin de personne pour faire un événement d’une sortie de film qui va lui permettre en un week-end de couvrir tous ses frais et de continuer à engranger d’importants revenus à seulement 22 ans. Mais surtout, il rappelle que la vie doit avoir un sens, que le monde virtuel c’est bien, mais qu’en réalité c’est une agglomération de solitudes qui sont à la recherche d’un but.

Et si ce film permet à cette génération de découvrir la nature, ce sera déjà une belle réussite.

 

Victoria Marchand

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