L’innovation comme moteur de l’éducation de demain
La technologie est en train de redéfinir la manière dont les nouvelles générations d’étudiants de tous âges s’informent, s’instruisent et interagissent. Dans un billet paru dans letudiant.fr, on apprend que déjà plus de 4000 entreprises EdTech ont été créées en Europe pour répondre aux nouveaux besoins de formation. Avec une part du digital dans l’éducation de moins de 3 %, sur un marché total de 5.200 milliards de dollars, on réalise tout le potentiel de ce marché qui devrait à terme se rapprocher d’autres industries de contenu comme la musique, les médias ou le livre – qui, elles, dépassent les 35 %.
Dans le domaine EdTech (Education Technology), la Suisse n’est pas en reste, comme j’ai pu le découvrir lors de l’Innovaud Connect organisé le 21 septembre dernier. Pionnier du domaine, le professeur Pierre Dillenbourg pilote à l’EPFL le CHILI Lab (Computer-Human Interaction in Learning and Instruction), ainsi que l’entité qui produit des cours en ligne ouverts à tous. Dans une récente interview du journal Le Monde, on apprend que, depuis 2013, son service a réalisé 49 MOOC et attiré 1.35 million d’inscrits, un résultat qui place l’école parmi les leaders de la branche. Le professeur s’apprête à lancer au 1er trimestre 2017 un accélérateur EdTech à l’EPFL Innovation Park, une excellente nouvelle pour la région.
Quatre entreprises EdTech ont eu l’opportunité de présenter leurs activités lors de l’événement. Cofondée par Jean-Marc Tassetto, Coorpacademy est une startup technologique qui conçoit des contenus et solutions innovantes de formation en ligne pour les entreprises, axées sur le numérique et la transformation digitale. L’entreprise compte déjà plus de 50 clients parmi lesquels on retrouve des multinationales telles que Nestlé, L’Oréal, Renault ou Samsung.
Dans un autre registre, Emilie Poget est l’initiatrice de LogiKids. Cette application web a été conçue par la jeune éducatrice Montessori pour soulager la gestion des structures d’accueil et favoriser l’échange entre les parents et les éducateurs au bénéfice de l’enfant. Cette solution suscite déjà un vif intérêt.
Présentée par Alice Concordel, RoboGen est une plateforme open source qui permet de concevoir et faire évoluer en parallèle le cerveau et la mécanique de robots, inspirés par la nature et facilement réalisables grâce à l’impression 3D. Cet outil éducatif, développé par l’équipe de Joshua Auerbach et Dario Floreano au Laboratoire de Systèmes Intelligents de l’EPFL, a déjà été utilisé par plus d’une centaine d’étudiants en master. Autre projet pédagogique innovant, Simpliquity élabore des applications tangibles : un mélange d’outils traditionnels (maquettes, papier) et technologiques (simulations), conçus pour le travail et l’apprentissage en groupe. Le résultat est bluffant.
L’éducation se transforme aussi sous l’impulsion des nouvelles générations. La startup Nanolive vient de lancer un programme de Fair Sharing pour réveiller la curiosité naturelle des élèves lors des classes de science. L’entreprise va faire don d’un nombre limité de ses microscopes 3D Cell Explorer à partager dans le monde entier parmi les élèves de tous les niveaux de l’éducation et des chercheurs travaillant sur des projets de développement durable. Les appareils peuvent être loués pour une période limitée de temps. Cinq à six établissements de l’Arc Lémanique ont déjà réservé l’outil. La révolution est bien en marche.