L’ombre de l’AI a plané sur le Swiss Media Forum
Le Swiss Media Forum est le rendez-vous incontournable des éditeurs alémanique qui se tient une fois l’an à Lucerne. Lors de la traditionnelle table-ronde appelée « ronde des éléphants », l’ intelligence artificielle a été au coeur des débats. Alors que Ringier a décidé de coopérer avec Google et Open AI en matière d’IA, le président de TX Group Pietro Supino a lui exhorté ses collègues à protéger les “inventaires” (les archives) de leurs groupes respectifs.
Le défi est de taille pour cette industrie qui n’a pas encore réussi à trouver d’accord avec les géants technologiques en matière de Droits Voisins. Comme l’a rappelé le directeur général de Ringier Marc Walder « jusqu’à 3,7 milliards de francs du chiffre d’affaire publicitaire généré en Suisse sont siphonnés par les plateformes comme Google ou Facebook. » Une perte a mettre en résonance avec le manque de données sur l’inventaire médiatique suisse. En effet, « les logins ne sont pas assez stricts en Suisse, a rappelé Marc Walder.
D’où la nécessité de généraliser le login unique pour tous les médias du pays. Et de rappeler que cette initiative a déjà permis d’atteindre plus de 3 millions de logins au niveau des grands groupes de presse en Suisse. Si la SSR en faisait de même, cela aiderait les autres médias”, a assuré ce dernier. Mais comme l’a rappelé le directeur général de la SSR Gilles Marchand, le groupe de service public n’était pas libre de décider seul en la matière, et qu’il devait tenir compte des conditions politiques fixées dans sa concession.
Les associations de branche ont pour fonction de réunir tous les acteurs mais pas d’homogénéiser les discours. Ainsi pour le patron du groupe NZZ Felix Graf, il n’est pas question de devenir l’adversaire des GAFAM. « Les attaquer en justice, aux Etats-Unis notamment, serait en outre très coûteux. »
Pour Andrea Masüger, le président de l’association des éditeurs alémaniques Schweizer Medien (VSM), la question des droits voisins ne soit pas être abandonnée avec l’aide du Conseil fédéral. Dans un contexte économique où la baisse des investissements publicitaires sont très fortement ressentis par la presse écrite la menace de « l’implosion » du paysage médiatique a été évoquée.
Comment amener les lecteurs à payer pour du contenu, comment attirer à nouveau les annonceurs, comment se prémunir du web 3 qui va révolutionner plus encore le monde de l’Internet que l’IA ? Aucune réponse n’a été apportée… ces réunions ne sont pas faites pour cela. Mais à force d’attentes, d’attaques entre médias et de pensée magique, le roi est de plus en plus nu !