Pourquoi je ne suis pas allée aux Cannes Lions cette année…
Voici quinze ans que je me réjouis et prépare chaque mi-juin pour aller suivre les Cannes Lions au Palais des festivals de Cannes. Quinze ans que j’en reviens au moins avec une idée ou une tendance m’indiquant le « what’s next » de l’industrie publicitaire.
Au fil des ans, j’ai pu voir comment les networks ont cédé le pas aux géants de l’internet, comment les publicitaires ont failli être engloutis par le web et comment les jeunes créatifs ont peu à peu céder leur place aux spécialistes du digital. Un changement de public qui a obligé les organisateurs a créer un festival dans le festival avec Cannes Connect, reléguant ainsi la partie publicitaire à une succession de VIP hollywoodiens permettant de remplir au moins une fois par jour la grande salle du Palais du Festival. Idées et discussions sur le métier pouvaient attendre, désormais les deals se font à l’abris des regards…. circulez, il n’y a plus grand chose à voir !
Dans ce contexte de déclin, on comprend que les organisateurs aient tenté de réinventer le festival. 2018, totalement remaniée et privée du groupe Publicis est une année de transition. En effet, cette 65ème édition du Festival s’est donc déroulée sur cinq jours, du lundi 18 au vendredi 22 juin. » Un Festival rationalisé et une structure de prix simplifiée attireront une meilleure attention sur chaque Lion, reconnaîtront le meilleur travail et le livreront au plus grand nombre de spectateurs, et permettront aux délégués de bénéficier du meilleur contenu et de profiter au maximum de leur séjour à Cannes « , ont déclaré les organisateurs.
Il était par conséquent urgent d’attendre… Car à quoi peut servir encore un festival de publicité réservé aux professionnels si l’on a déjà tout vu sur les réseaux sociaux et les plateformes de vidéos ? A quoi cela sert-il de se déplacer pour ne voir que des marques confirmées primées avec des projets qui sont soit des « gosth (créés uniquement pour gagner des prix et jamais publié) ou tellement chers qu’ils ne représentent nullement la majorité des campagnes réalisées par les agences de publicité de part le monde. Un sentiment que le palmarès 2018 ne fait que confirmer.
Don Draper, revient !