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Rapport annuel de Ringier: un faux Blick !

Comme chaque année, le rapport annuel de Ringier cherche à étonner. La tradition est respectée en 2017 où ce document ne se distingue  en rien – du moins à première vue – du quotidien Blick édité par Ringier. C’est fait exprès. L’artiste thaïlandais Rirkrit Tiravanija voulait créer un Blick tel qu’on le connaît. Ou presque.

Ceux qui feuilletteront attentivement le rapport annuel Ringier 2016 repéreront les différences. Le premier cahier est une sélection des articles les plus remarqués du Blick de ces douze derniers mois. Ils ont été choisis par une équipe de collaborateurs de Ringier. L’auto-réflexion et le travail d’équipe sont des éléments centraux du travail de Rirkrit Tiravanija. L’artiste a imprimé sur ces pages des lettres qui, mises bout à bout, forment des slogans: «The infinite dimensions of smallness». Ou la citation d’Henry Kissinger, «The odious smells of truth». Rirkrit Tiravanija a déjà créé de telles «images de presse» à partir de journaux comme le New York Times, Le Monde ou El País.

Le deuxième cahier contient le rapport annuel lui-même. Présenté dans le plus pur style du quotidien de boulevard: le résultat annuel de Ringier s’étale en grandes lettres, avec force points d’exclamation et des images en couleur.

Et à la fin, Rirkrit Tiravanija réserve une surprise aux lecteurs. Laquelle? Seuls le découvriront ceux qui rempliront et renverront le bon de commande. Le travail d’équipe compris par l’artiste thaïlandais s’étend jusqu’à l’observateur de son art.

Qui est cet artiste ? 
L’œuvre de Rirkrit Tiravanija, né en Argentine, ayant grandi en Thaïlande et possédant des studios à Bangkok, Berlin et New York, va des installations, sculptures et performances aux dessins, affiches et vidéos en passant par des pièces radiophoniques et des livres. Rirkrit Tiravanija s’est fait connaître dans les années 1990 par des actions dans lesquelles il transformait des galeries ou des musées en restaurant, magasin ou halle de ping-pong. Déjà là, il jouait avec les paradigmes ordinaires de la réception de l’art.

Victoria Marchand

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