Small is beautiful !
Lorsqu’une illustratrice et un compositeur de musique reconverti à la programmation web ouvrent leur agence, cela donne une touche de créativité dans une dose de rigueur. Une combinaison qui s’avère gagnante.
Le nom de l’agence nous donne une bonne indication sur l’univers expressif du duo qui a lancé l’agence Twist & Trout. Cathy Yersin est la créative. Après un CFC de graphiste à l’Eracom, elle part aux Etats-Unis. Pendant onze ans, elle y travaillera comme illustratrice, notamment pour des éditions de livres destinés aux enfants. « Ce que j’aime ce sont les dessins très colorés. » Une patte que l’on retrouve dans le logo. Cedric (sans accent sur le « e » !) Bosson a un parcours tout différent. De ses études au Conservatoire de musique de Genève, il a obtenu un DA en composition musicale et une rigueur de travail qu’il met désormais au service de ses clients. « Avec cette formation, j’ai vite compris qu’il me faudrait plus d’une corde à mon arc. Raison pour laquelle, je me suis également formé au développement web comme à la comptabilité. » Tout était prêt pour une collaboration très complémentaire. Ne manquait que le retour de Cathy Yersin en Suisse et un premier mandat avec une start-up de l’EPFL qui va les réunir. « Le volume de travail était trop conséquent pour que nous l’effectuions chacun de notre côté, nous avons fini par travailler ensemble. » Et en 2010, ils décident d’ouvrir une agence et non un atelier, car « lorsque l’on veut vivre grand, on doit voir grand ! »
Sans contacts ni relais, ils commencent à démarcher par mail et par mailings. « Nous avions pour nous la naïveté des débutants, se rappelle Cathy Yersin. La culture américaine m’a commercialement décomplexée : là-bas tout le monde ose se vendre car l’on sait que qui ne tente rien n’a rien. » De courriels en lettres, ils en viennent à être invités à participer au pitch d’Hugo Retzler, mandat qu’ils remportent. Suivront d’autres clients locaux. Leur dernier travail est plus international puisqu’ils viennent de réaliser des stands et des visuels pour l’Assemblée mondiale de l’OMS. « Nous apportons un regard différent des agences de publicité traditionnelles. Souvent, on nous contacte pour un logo, une brochure, un packaging et l’on finit par refaire le corporate, le site et les annonces. »
Bien sûr, ils ne sont pas dupes, ils se rendent bien compte que leur structure très légère et modulable en fonction des mandats est perçue comme une solution en ce temps de crise. « Nous sommes très transparents dans notre manière de travailler. Raison pour laquelle notre base de facturation est le tarif horaire, précisent-ils. C’est ce qui nous paraît le plus correct, tant pour l’annonceur que pour nous. »
Où seront-ils dans cinq ans ? « Toujours à Lausanne. Avec un réseau de partenaires professionnels plus étoffés et toujours plus tournés vers le monde des applications. « Les marques vont devoir communiquer plus utile et quoi de plus serviciel qu’une application mobile ? Si l’on est un brin stratégique, on réalise très vite que les logiciels permettent à tout un chacun d’être créatifs, mais pour l’instant seuls les développeurs peuvent concevoir des applications sur mesure ! » Et c’est également dans ce souci de pérennité qu’ils imaginent développer une ligne de personnages, de quoi concrétiser leur univers et ne plus dépendre financièrement que de mandats extérieurs. Et oui, on peut être créatif et avoir un regard d’homme et de femme d’affaires !